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Un roman policier pour la jeunesse, écrit par Robert Arthur (même s’il est fait mention d’Alfred Hitchcock sur la couverture).

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le perroquet qui begayait

Qui peut avoir envie d’acheter un livre avec une telle couverture ???

Au gré d’une balade sur les catalogues des éditeurs pour zyeuter les récentes sorties, j’ai vu que Le Livre de Poche allait ressortir en février ce roman qui m’a beaucoup marquée étant petite. Cette nouvelle couverture est hideuse, mais j’espère sincèrement qu’une prochaine génération de lecteurs se penchera sur cette série qui m’a accompagnée de l’enfance jusqu’au début de l’adolescence. À mon époque, on la conseillait à partir de huit ou neuf ans ; je me rappelle avoir travaillé à l’école sur un extrait de Les douze pendules de Théodule (aussi disponible chez Le Livre de Poche). Cependant, j’ai pu voir qu’elle est maintenant recommandée à partir de onze ans, c’est à peu près l’âge auquel je l’ai finie, les temps changent…
Les romans des Trois jeunes détectives étaient publiés dans l’illustre collection Bibliothèque Verte que les plus de 20 ans ont bien connue… Elle existe toujours aujourd’hui, mais je pense que l’âge d’or de cette collection a eu lieu des années 60 à 90. Le Perroquet qui bégayait est le seul volume que j’ai dans une autre édition, et c’était déjà Le Livre de Poche… La coïncidence est amusante, seuls quelques titres étaient parus hors de la Bibliothèque verte.

le perroquet qui begayait - ancienne couv

Que de souvenirs…

J’ai une tendresse particulière pour ce roman-ci qui est le deuxième de la série que j’ai lu et que j’avais préféré au précédent : Le chat qui clignait de l’œil. Ces deux romans m’avaient été offerts et c’est vraiment celui-ci qui m’a décidée à lire les autres aventures des jeunes détectives. Tout commence avec un animal de compagnie disparu, mais devient un vrai jeu de piste. J’avais adoré le mystère entourant ces perroquets et je suis certaine que l’histoire peut plaire encore, même si le contexte a un peu vieilli et peut prêter à sourire (notamment l’invention du téléphone fantôme par nos jeunes héros, c’est vrai qu’on est loin des réseaux sociaux). L’intrigue de cet opus est particulièrement bien trouvée et je crois que, comme toute lecture d’enfance marquante, celle-ci a dû m’influencer. Je ne peux que le conseiller, ainsi que les autres. Il en existe même un mettant en scène une actrice wiccane… En y songeant aujourd’hui, ça me fait sourire.
Seuls un ou deux volumes, alors épuisés, ont dû échapper à la bibliophage que j’étais. Ils ne sont pas tous égaux en qualité, il faut savoir que bien qu’estampillée du nom d’Alfred Hitchcock, la série était écrite par plusieurs auteurs (dont certains aimaient la facilité stylistique, mais les intrigues, même s’il arrivait qu’un schéma se répète une fois ou deux, étaient généralement bonnes). Le nom du réalisateur avait servi à lui donner un peu de prestige, sa présence planait sur les premiers volumes dont il participait à la conclusion, comme un mentor pour nos jeunes détectives. Par la suite, le personnage a été remplacé par celui d’un détective fictif dont j’ai oublié le nom, ne l’ayant que peu croisé au fil de mes lectures, la plupart de mes volumes datant d’avant ce changement.
Certains auteurs de la série (surtout le créateur de celle-ci en fait) étaient donc nettement plus imaginatifs que d’autres et je garde globalement un très bon souvenir des personnages et de leurs aventures souvent liées au milieu du cinéma. Il faut savoir que les auteurs avaient pris le parti de faire grandir leurs personnages. Si je me souviens bien, ils vont de 12 à 16 ans et évoluent donc avec la série et le lecteur. Je lisais les romans dans le désordre, selon ceux que je trouvais en librairie, mais cela m’avait quand même plu de voir l’évolution des personnages. Le dernier roman paru en France, L’ânesse qui se pavanait, peut apporter une conclusion à la série, même s’il existe quelques autres volumes non traduits. C’est aussi le dernier que j’ai lu et j’en garde un souvenir mitigé. Très populaire en Allemagne, la série a été reprise par d’autres auteurs alors qu’elle était en cours de parution.
Il est rare que je dise cela, mais j’espère que la traduction française, du moins celle des derniers romans s’ils sont également de nouveau publiés, sera un peu dépoussiérée (ce qui ne veut pas dire de virer les temps du passé pour mettre une narration au présent, pitié ! Au contraire, il faudrait revenir à un peu plus d’élégance. J’avais vraiment senti, et déploré, le changement de traducteur, pourtant je n’étais qu’une fillette qui ne prenait pas garde à ce genre de choses).
C’est une série sympathique et originale, qui développe la réflexion chez son jeune lecteur, et je suis ravie qu’on ne l’ait pas remisée dans un placard.

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Un roman de Kveta Legàtovà, publié chez Noir sur Blanc. (C’est la version que j’ai lue.)
Il existe une édition en gros caractères chez À vue d’œil et une version poche qui vient tout juste de sortir chez Libretto.
Il est aussi disponible en numérique, à un prix exorbitant par rapport à celui de poche, mais bon on ne pourra pas se plaindre de ne pas avoir le choix du format…

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La Belle de Joza*

Je vous conseille de ne surtout pas lire le résumé de l’éditeur Noir sur Blanc qui vous raconterait toute l’histoire et froidement avec ça… Et je ne l’échangerai pas non plus contre celui de Libretto qui, de mon point de vue, peut induire le lecteur en erreur sur la nature de ce récit. Non il ne s’agit pas d’une romance, mais il y a de l’amour dans cette histoire, c’est un fait.

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Cette lecture date d’il y a six ans et demi. Le fait que je me rappelle de la date à quelques jours près est assez rare pour être souligné. J’ai lu ce roman juste après sa sortie, au mois de février, et je me souviens encore très bien de cette matinée claire et froide où, emmitouflée près des braises, je découvrais cette belle et néanmoins triste histoire. Cependant, on le sait, toute belle histoire est tissée de joies autant que de peines… Celle-ci m’a offert seulement quelques heures de lecture, mais j’en garde des souvenirs toujours vivaces. C’est dire que ce roman me tient à cœur.
Je m’excuse par avance si j’écorche les noms des personnages, mais les accents tchèques et moi évoluons dans deux mondes distincts…
J’éprouve une certaine difficulté à retranscrire les impressions qu’il me reste de cette lecture car elles semblent scindées en deux parts. D’un côté demeurent la tendresse et la douceur de la partie la plus lumineuse du récit et de l’autre persiste le chagrin. Ce roman montre à la fois ce qu’il y a de meilleur et de plus mauvais dans l’humanité. Si vous décidez de vous fier à mes souvenirs, dites-vous tout de même que, malgré tout, c’est la tendresse qui l’emporte quand je repense à ce récit.
La Belle de Joza est à la fois l’histoire d’une femme, Eliska, jeune médecin qui doit se cacher et pour cela épouser l’un de ses patients, mais aussi celle de tout un village et de ses habitants, un environnement et des gens qu’il est passionnant de découvrir.
Eliska, projetée dans cette communauté, dont elle se sent si différente au départ, va évoluer, se révéler à elle-même, apprendre à connaître ces gens et à les aimer, entraînant le lecteur avec elle. C’est un choc des cultures pour cette femme qui pensait sa vie toute tracée, qui se retrouve abandonnée par son amant, qui doit contracter une union qui lui déplaît, mais qui au final découvre combien les apparences sont trompeuses et devient véritablement elle-même, sous un autre nom, ironiquement, et loin de l’idée qu’elle se faisait de sa carrière.
J’ai aimé Eliska et Joza également, dont la bonté tranquille et silencieuse investit les pages, ainsi que les autres personnages, la vieille Lucka, le chien Azor et tous ceux dont les noms trop complexes pour ma mémoire m’échappent, mais dont l’image reste présente dans mon souvenir.
La fin m’a beaucoup marquée. J’en garde une image fantomatique d’Eliska, errante et pleurant le passé. Une part de moi est encore avec elle. C’est une lecture qui a su laisser son empreinte et que je vous conseille chaleureusement.

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Il m’arrive souvent d’avoir envie de vous parler de lectures anciennes, que ce soit parce que l’occasion se présente lors d’une réédition ou parce que quelque chose m’a fortement rappelé une histoire et qu’elle m’accompagne quelques jours… Toutes les excuses sont bonnes pour parler des livres qu’on a aimés.
Cependant, même si l’envie est là, je n’ai pas forcément le temps de relire l’ouvrage en question. J’ai donc décidé de créer le tag « Page précédente » (il avait un autre nom avant, mais celui-ci me semble plus sympathique que le « retour sur… » que j’utilisais).
Les billets qui en sont et seront estampillés se révèleront donc un peu à part, basés sur des souvenirs, des impressions persistantes, en somme tout ce qui peut me rester de ma découverte du livre. Je me dis que ça peut être tout aussi intéressant qu’un avis plus analytique sur une récente lecture.

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Un roman de Jean-Marc Ligny, publié chez Gallimard dans la collection Folio SF.

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Irlande, 1181. Alors que sévit l’invasion anglo-normande, une sorcière est brûlée vive au sommet d’une falaise. Une sorcière aux yeux de l’Église, mais pour le peuple elle était Forgaill, leur poétesse, la prophétesse…
Irlande, 1981. Un couple de musiciens, Bran et Alyz, s’installe dans un manoir du XIIe siècle. Sous le nom de La Mort Peut Danser, ils donnent des concerts dont le succès va grandissant. Mais quelle puissance surnaturelle anime la voix d’Alyz, cette voix qui ouvre les esprits, qui semble venir d’un autre monde ?

Roman inspiré des légendes celtiques et des recherches musicales du groupe Dead Can Dance, riche des couleurs et de la beauté sauvage de l’Irlande, La mort peut danser renouvelle magistralement le thème de la possession.

C’est avec une joie certaine que j’ai appris que La mort peut danser, un roman de fantastique que j’ai moi-même connu dans l’excellente collection Présence du Futur des éditions Denoël allait être réédité chez Folio SF. D’ailleurs, le mois de mai 2014 est un peu celui de la musique chez cet éditeur car toutes les parutions de la collection y sont liées (je trouve ça trop cool). Mais revenons plutôt à La mort peut danser.
C’est avec ce roman-ci que j’ai connu les écrits de Jean-Marc Ligny, auteur habituellement plus porté sur la SF et qu’il fut un plaisir de découvrir par la suite dans son genre de prédilection.
Toutefois, il excelle également dans le fantastique et, en lectrice amatrice du genre, je me souviens encore avec émotion de La mort peut danser. Ce récit est d’une étrange poésie, s’y entremêlent des fils différents, une réalité largement romancée, inspirée par le groupe Dead can dance et particulièrement par sa chanteuse, Lisa Gerrard qui devient ici Aliz, chanteuse australienne ramenée en Irlande, pays d’origine de sa famille, par un soudain héritage.
L’Irlande va changer Alyz irrémédiablement, ou peut-être la révéler à elle-même, tout dépend de comment on comprend les évènements qui suivent. Mélange de réalité fantasmée, de mythologie et d’un fantastique diffus, La mort peut danser tresse deux histoires parallèles. Celle d’Aliz, artiste géniale, dont la musique et la voix sont une magie éthérée qui ne transparaît pas dans les enregistrements, puis celle de Forgaill, banfile et banfaith, c’est-à-dire poétesse et prophétesse, en apprentissage, à l’époque trouble où il ne fait pas bon suivre la voie druidique.
L’auteur a su insuffler à son récit une musicalité particulière qui rappelle vraiment Dead can dance et apporte une dimension plus complexe à la trame elle-même. D’ailleurs, de nombreuses références aux chansons du groupe sont présentes tout au long du roman, que ce soit dans les titres des chapitres, dans l’ambiance mise en place ou dans des éléments de l’intrigue.
Est-ce une histoire de possession, de réincarnation, ou tout simplement les vies parallèles de deux femmes qui, ayant vécu à plusieurs siècles d’intervalle se ressemblent un peu ? C’est là toute l’ambiguïté de La mort peut danser.
L’auteur a de plus effectué des recherches assez pointues sur le druidisme pour étoffer son roman. Je me souviens avoir lu, un peu à la même époque d’ailleurs, un essai de Christian J. Guyonvarc’h et avoir trouvé de nombreuses références à ce texte-là dans La mort peut danser.
Le mélange entre les mythes, le fantastique et la réalité romancée est parfaitement équilibré. C’est un roman très bien écrit, vaporeux, comme un rêve un peu agité entre deux sommeils. Cette étrangeté, dans le bon sens du terme, m’a marquée, et je me souviens encore avec affection de ce petit roman et de la magie trouble qu’il dégage, c’est pour cela que j’ai été heureuse de le savoir réédité et que je vous en parle aujourd’hui.
Les amateurs de fantastique, de druidisme, les gens qui aiment la musique de Dead can dance, les rêveurs invétérés apprécieront la magie de l’écriture comme celle du récit.

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