Feeds:
Articles
Commentaires

Archive for the ‘Carnet pourpre’ Category

Sir Terry Pratchett nous a quittés voilà peu de temps. Auteur prolifique, il nous laisse de nombreuses œuvres dont une majorité constitue ce monument que sont Les Annales du Disque-monde. Des romans à lire, relire et partager.
On aime ou pas, c’est vrai. Et je ne conseillerais à personne de les lire tous à la suite… Mais l’humour de Pratchett reste pour moi d’un réconfort certain et j’adore le Disque-monde, ses personnages barrés, les réflexions qui se glissent entre les pages aussi.
Mon hommage personnel à ce grand homme a été de lire à haute-voix dans mon jardin les deux premiers volumes des Annales. Traitez-moi de folle si vous le voulez. Je suis heureuse de l’avoir fait.
Et tant que j’y suis, je vais vous en parler un peu.
Tout le monde devrait lire Pratchett, ça ne résoudrait pas tous les problèmes de la race humaine, mais ça ne rendrait pas les gens plus cons (ce qui en soi est déjà pas mal).

La Huitième Couleur

la_huitieme_couleur
Loin dans l’espace, vogue une tortue géante. Sur son dos, quatre éléphants supportent le poids d’un disque, le fameux Disque-monde.
Cette série mondialement connue est composée d’une quarantaine de volumes. Bien qu’ils soient souvent présentés par cycles (selon les personnages récurrents concernés) on peut les lire indépendamment. Sauf en ce qui concerne les deux premiers volumes qui content les pérégrinations de Rincevent, le pire mage qui soit, et de Deuxfleurs, le premier touriste du Disque.
En général, on ne recommande pas de découvrir le Disque-monde avec ce roman qui n’est ni le plus réussi ni le plus attractif. Mais personnellement je l’aime beaucoup et je pense qu’il est une bonne introduction à l’univers de Pratchett. Vous peinerez peut-être un peu à vous immerger dans La Huitième Couleur, mais vous y apprendrez notamment à connaître la géographie discale et beaucoup d’autres particularités de ce monde étonnant ainsi que de ses habitants.
On pourrait dire que La Huitième Couleur s’apparente à une quête sans but (oui, c’est ironique). Rincevent, Deuxfleurs et le Bagage explorent le Disque et vont de problème en catastrophe, envoyant joyeusement balader tous les clichés de la Fantasy au passage.
Toi, le lecteur qui à un moment t’es demandé ce que tu foutais là alors que Frodon et Sam crapahutaient encore et toujours dans les marais, ces romans sont pour toi. Prends ta revanche et marre-toi !
Des rues sales d’Ankh-Morpork jusqu’à l’extrême bord du Disque, les deux acolytes vont croiser des dragons, des héros, participer à un jeu de rôle géant (sans le savoir), risquer leur peau à tout moment et nous divertir à leurs dépens.
Les références à des ouvrages connus de SFFF sont nombreuses, mais qu’on les capte ou non la lecture reste très agréable, drôle, légère, tout en n’étant pas dénuée de réflexion.
Comment ne pas passer directement à la suite ?

*

Le Huitième Sortilège


Le Huitième Sortilège
reprend le cours des aventures de Rincevent et Deuxfleurs où se terminait La Huitième Couleur.
Cette suite semble d’emblée un peu plus construite, il faut bien l’admettre et elle est plus drôle encore, pleine d’action et de rebondissements. Une nouvelle fois, prenez tout ce que vous savez des clichés de la Fantasy et réjouissez-vous de les voir passés au shaker ! Par exemple, vous vous demandez ce que deviennent les vieux héros ? Eh bien vous le saurez en faisant la connaissance de Cohen le barbare… Vous apprendrez des choses sur les mœurs des tortues spatiales, vous vous interrogerez sur la réelle nature des boutiques magiques itinérantes et sur l’intérêt qu’il peut y avoir à sauver le monde quand on a cinq minutes entre deux courses-poursuites.
Ce volume offre une échappée particulièrement plaisante, une aventure pleine de personnages improbables et délirants. On ne s’ennuie pas une seconde, même à la relecture, et c’est également une belle histoire d’amitié.
Si vous ne connaissez pas encore le Disque-monde, j’espère de tout cœur vous avoir donné envie d’aller y faire un tour. Et n’oubliez pas d’emporter une boîte à images, ça peut servir.

Read Full Post »

balade_au_bout_du_monde_INT1

Présentation de l’éditeur :
Il était une fois un petit photographe… Le récit de Makyo, mis en images par Vicomte, débute comme un conte de fées moderne. Mais, soudain, il dérape… L’œuvre vire au noir, plongeant le lecteur dans les délires d’un cauchemar souterrain et carcéral. Sous la réalité, l’abîme du fantastique… Cette œuvre, promue au rang de best-seller de la BD moderne, a été récompensée par la plus haute distinction du Festival d’Hyères et par le Grand prix de la Ville de Paris.

La série de bandes dessinées Balade au bout du monde est composée de 17 volumes dont la parution s’est étendue de 1982 à 2012. Elle a reçu de nombreux prix.
Les 16 premiers tomes sont divisés en cycles de quatre, chacun dessiné par un artiste différent. Ils ont été regroupés en quatre intégrales à la sortie de l’épilogue en 2012.

La première intégrale, dont je vais vous parler, est donc composée de :
La Prison (1982)
Le Grand Pays (1984)
Le Bâtard (1985)
La Pierre de folie (1988)

Le scénario est de Pierre Makyo, les dessins de Laurent Vicomte.

Ces quatre volumes comptent une cinquantaine de pages chacun et, même si on entre très vite dans le vif du sujet, les lire séparément me semble trop bref pour s’immerger dans l’histoire. Qui plus est l’intrigue, se décousant à mesure, n’aide pas le lecteur. Je n’ose imaginer combien de fois les lecteurs de la première heure ont dû relire le cycle en 30 ans pour se remettre dans le bain à chaque nouvelle parution…
L’histoire démarre plutôt bien. Arthis, un jeune photographe, est fasciné par ces marais que l’on surnomme Le bout du monde. Il y erre, prenant des photos, épiant du coin de l’œil cette belle brune qui comme lui semble attirée par l’endroit. De nombreuses personnes ont disparu au fil des siècles dans ces marais et il va lui-même subir leur sort.
Le premier épisode, nimbé de mystère, ne manque pas d’intérêt. On plonge avec Arthis dans un univers aussi déconcertant que violent. On a le temps de se sentir piégé, comme lui. Pourtant, le scénario ne stagne pas et la situation évolue sans cesse jusqu’à ce que l’on découvre enfin pourquoi toutes ces personnes sont emprisonnées et surtout où elles se trouvent.
J’ai trouvé les deux premiers volumes prenants, malgré quelques couacs. Puis, au fur et à mesure que l’intrigue s’emberlificotait, mon intérêt est retombé. L’idée de départ était pourtant très bonne, mais tout part en vrille de manière vraiment exaspérante. On ajoute des choses, de plus en plus farfelues, sans exploiter les bases de l’histoire. Chaque rebondissement est cousu de fil blanc, plus ils s’accumulent et plus le tout paraît inepte. Pour ne citer qu’un exemple, on se remet très facilement d’une flèche en plein cœur… Et je ne vous parle pas des intrigues familiales…
Les personnages ne sont pas des plus attachants. D’ailleurs toutes les femmes de l’histoire sont puériles, égoïstes, précieuses et pas très futées ; elles devraient sérieusement revoir leurs priorités. Ceci dit, elles ne sont pas là pour ça. Tout est bon pour montrer une nana à poil (il n’y en a pas tant que ça, mais franchement la plupart du temps ce n’est pas justifié).
Filles nues qui s’étirent mises à part, les dessins sont vraiment le point fort de cette BD. On aime ou pas ce style à la fois flou et très détaillé. C’est une explosion permanente d’informations. Les dessins sont, au final, tout ce que je retiendrai sur le long terme.
Cette série m’avait été recommandée chaleureusement par une amie il y a quelques années déjà et je ne l’ai sûrement pas découverte au bon moment. Je suis devenue trop exigeante en matière de scénarios. Les volumes 3 et 4 m’ont terriblement ennuyée, je n’en voyais plus la fin et j’en resterai là de ma balade au bout du monde.

*

RVLFC

challenge-bulles-vignettes

Read Full Post »

Une nouvelle d’Anne Rossi, publiée en numérique dans la collection e-courts de chez Voy’El.

*

le_chaudron_des_ames_anne_rossi

*

Dans Le Chaudron des âmes, se mêlent joyeusement légende arthurienne et chœurs angéliques, avec quelques zombis pour corser le brouet.
Cette nouvelle nous emmène en Bretagne, à la (re)découverte d’un combat millénaire entre le bien et le mal, avec à la clé une réflexion sur la vie, l’amour et la mort. Anne Rossi ravaude une trame familière avec des motifs de sa composition et l’alliance des mythologies se fait naturellement, tout en douceur.
Viviane, Arthur, Merlin et Morgane ont connu de nombreuses incarnations littéraires, pourquoi pas de nombreuses incarnations tout court ? J’ai retrouvé avec plaisir ces personnages qui ont marqué mon imaginaire. Anne Rossi leur offre ici une nouvelle aventure à la fois cohérente avec ce que l’on sait d’eux et très personnelle.
J’ai passé un agréable moment avec cette lecture et elle m’a donné l‘envie de me replonger dans le cycle arthurien dès que possible.

*

JLNND-Je-lis-des-nouvelles-et-des-novellas
challenge ebooks

 

Read Full Post »

Une nouvelle de Tesha Garisaki, publiée en numérique dans la collection e-courts de chez Voy’El.

*

la_chasse_aux_marques_tesha_garisaki

Dès ses premières lignes, La chasse aux marqués intrigue le lecteur grâce à une scène d’exposition sibylline. L’auteur ne dévoile les choses que petit à petit, ce qui rend la lecture d’autant plus haletante. Peu de pages suffisent pour être emporté dans cette dangereuse mégalopole et l’on s’attache presque aussitôt à Natalia, jeune fille altruiste qui essaie d‘utiliser son don au mieux, tout en évitant de se faire remarquer.
Dans cette Fantasy futuriste, les mages sont des proies. Leur don se transmet dès la naissance, par une marque que les parents apposent sur leur enfant et qui détermine leur pouvoir. Mais pourquoi les pourchasse-t-on vraiment ? Et qui se cache réellement derrière les androïdes programmés pour les tuer ?
Cette chasse aux sorcières est motivée par de nombreux enjeux et la problématique est intéressante. Elle aurait mérité d’être encore plus développée, bien que l’on obtienne finalement les réponses aux questions que l’on se pose en cours de lecture.
Celle-ci est prenante. On avance vite, à la poursuite de Natalia, comme pour la retenir, alors que l’on voit se profiler un drame quasi inévitable.
C’est un très bon texte, loin d’être convenu. Je ne déplore que la fin un peu abrupte. Même si la nouvelle se suffit à elle-même, j’étais bien avec les personnages, j’aurais voulu en savoir plus et je pense qu’il y avait matière à faire une bonne novella avec cet univers, ce contexte et ces personnages.

*

JLNND-Je-lis-des-nouvelles-et-des-novellas

Read Full Post »

Une nouvelle de Paolo Bacigalupi, publiée en format poche et en numérique aux éditions Au Diable Vauvert.

*

lalchimiste_de_khaim*

L’alchimiste de Khaim est une courte nouvelle de fantasy qui rappelle beaucoup les fables et les contes. Dans ce monde, la magie existe mais est prohibée car elle favorise la pousse d’un roncier empoisonné, particulièrement résistant et volubile, qui envahit tout. Rien ne permet de s’en débarrasser, si on le brûle, les cosses éclatent et répandent des graines qui s’enracinent et se développent à grande vitesse. Un artisan, autrefois riche et aujourd’hui déchu, pratique la magie en secret pour soigner sa fille, alors qu’en parallèle il consume son existence dans la quête d’un moyen de détruire le roncier. Après de longues années de travail intensif, il touche au but, mais que feront les dignitaires de la cité de son invention ?
Je vous le disais, cela ressemble à un conte, ou une fable pour sa morale. C’est une histoire évidente, mais joliment racontée et la métaphore, aussi simple soit-elle, est bien trouvée. Elle peut s’appliquer à de nombreuses ressources que nous gaspillons et dont l’épuisement fatal nous fait avancer toujours plus vite vers notre chute.
L’alchimiste est un homme qui peut sembler égoïste au départ, effet renforcé par la scène qui nous le présente. Pourtant, en apprenant à le connaître, on se rend compte que derrière son orgueil se cache avant tout un humaniste, soucieux de sa patrie et de ses concitoyens. Il est émouvant et idéaliste dans sa quête désespérée contre le roncier, alors même qu’il se sent coupable de devoir utiliser la magie pour sauver sa fille quand d’autres, plus puissants, en usent pour nourrir leur folie des grandeurs. De fait, on sait d’avance qu’il risque quelques déconvenues, mais, comme lui, on espère, on veut avoir foi en l’humanité.
L’histoire est évidente, vous disais-je, mais peut aussi surprendre sur certains points. Elle m’a plu dans sa simplicité et la douceur de son écriture. En outre, je trouve qu’elle illustre bien le précepte « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Quant à savoir si l’alchimiste laissera son invention être dévoyée impunément, il vous faudra lire la nouvelle pour en avoir le cœur net.

*

logo_vert JLNN

Read Full Post »

Older Posts »