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Archive for the ‘Carnet argenté’ Category

Une anthologie dirigée par Tesha Garisaki et publiée chez Realities Inc.
Existe en papier et en numérique.

Découvrez aussi :
Réalités volume I
Quantpunk

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Sommaire :
– Les Punaises de Loïc Daverat
– FredJ de Vivien Esnault
– Le Semeur de Colonnes de Wilfried Renaut
– La Fable du Dragon et du Rat de Manon Bousquet
– Dans l’Épave du Horn Sylwen Norden
– Alors le marché fut conclu de KeoT
– La Griffe de l’Être Miroir de Romain Jolly
– La légende d’un homme de Jean-Pierre Baratte
– Five o’clock tea de Marlène Charine
– Pas de quoi fouetter un chat de Jean-Marc Sire

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Après un premier volume très réussi, les éditions Realities Inc. nous ouvrent de nouvelles voies vers des réalités alternatives au moyen de textes tantôt fantasques, drôles ou glaçants, mais toujours nuancés. J’ai apprécié autant la variété des genres présents dans cette anthologie que l’originalité des récits.
À mon grand déplaisir, les nouvelles n’ont pas la côte en France, d‘autant plus quand elles sont l’œuvre d’auteurs peu ou pas connus. Elles sont pourtant l’un des piliers de la SFFF anglo-saxonne que nous avons si souvent tendance à ériger en modèle. La nouvelle est un art difficile, qui répond à ses propres codes et dont on exige toujours beaucoup plus qu’on ne le fait d’un roman. On doit mettre en avant des personnages, mais sans oublier de donner corps à leur univers. L’intrigue doit être ciselée, sans pour autant devenir expéditive. C’est un équilibre à maintenir et les auteurs de cet ouvrage l’ont bien compris. Les anthologies étant souvent inégales, cela vaut la peine d’être souligné : ici tous les textes sont de qualité.
Les punaises, une nouvelle à la limite du réalisme magique, ouvre le bal. Débuter l’anthologie par ce texte était un excellent choix. Il permet au lecteur de se glisser dans le bon état d’esprit pour apprécier au mieux ce qu’il va découvrir au fil des pages. En tout cas, il m’a beaucoup plu.
FredJ est un long texte, que je survolais au début, jusqu’à ce que je me laisse entraîner dans l’histoire et que je ressente un brin de sympathie pour le personnage. Petit à petit, le récit devient prenant. Le cynisme est bien dosé et cela donne un texte qui reste en mémoire bien après avoir tourné la dernière page.
Le Semeur de Colonnes nous emmène ensuite vers une ambiance plus douce, à la saveur de légende.
Ce très beau texte, très poétique, m’a surtout plu pour le monde qu’il décrit. J’ai seulement déploré la fin, un peu trop convenue à mon goût. C’est dommage car, dans sa construction et ses thèmes, il m’a un peu évoqué l’univers de Christian Léourier (que je vénère). Néanmoins, cela reste un très joli récit dont le style m’a charmée.
J’ai adoré La Fable du Dragon et du Rat à la fois pour l’histoire elle-même (avec moi les contes ont toujours du succès) mais aussi pour le ton sur lequel elle est contée. À chaque fois que je découvre un texte de Manon Bousquet, je me fais la réflexion que j’aimerais en lire plus.
Réalités II n’hésite pas à souffler le chaud et le froid. Dans l’Épave du Horn nous offre une ambiance radicalement opposée à celle du texte précédent. On nous emmène sur une planète blafarde, décrite de façon si admirable qu’on a l’impression d’y être, avec des thèmes plus sombres et d’intéressantes pistes de réflexion.
Après la SF, un peu de Fantasy avec Alors le marché fut conclu. Cette nouvelle dépoussière allègrement les classiques en faisant d’un Gobelin son personnage principal dans un monde où se côtoient magie et technologie. Je suis un peu restée sur ma faim car ce texte m’a fait l’effet d’être l’introduction à un récit plus long. J’ai toutefois apprécié le background.
Avec son ambiance de polar, La Griffe de l’Être Miroir nous offre une intrigue tout en faux-semblants, pleine de suspense et de rebondissements. Sombre et efficace. Ici aussi on se surprend à en attendre davantage bien que le texte se suffise à lui-même.
La légende d’un homme est un texte très intelligemment construit, un puzzle dans lequel la vérité est multiple et dont l’image finale change selon le point de vue adopté. À quoi ressemblerait une chanson de geste du futur, une chanson de geste interstellaire ? Entre références littéraires et corrélation avec des faits divers, cette nouvelle semble déployer devant le lecteur diverses faces d’une réalité dont la sienne serait une infime partie. J’ai trouvé grand intérêt à cette lecture.
Il est difficile de parler sans spoiler de Five o’clock tea, texte aux implications glaçantes qui attise l’humanité du lecteur tout en cherchant à ranimer celle des personnages. Marlène Charine a fait preuve de beaucoup de subtilité et c’est un très beau texte.
L’anthologie se clôt sur une nouvelle amusante et un peu barrée : Pas de quoi fouetter un chat de Jean-Marc Sire. De quoi rester sur une note un peu moins déprimante, même si elle est teintée d’un humour assez grinçant. Et puis quand même, l’anthologie aurait manqué de chats…
Pour ce deuxième volume, le pari est encore une fois gagné. Tous ces textes m’ont offert d’excellents moments de lecture. J’ai apprécié leur diversité autant que les thèmes abordés et leurs qualités littéraires. Je ne le dirai jamais assez : lisez des nouvelles.

 

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Futur pas si lointain, la planète est surpeuplée. Pour nourrir toute cette population, il a fallu modifier génétiquement les fruits, légumes et céréales afin d’accroître la production, mais cela a eu un effet secondaire étrange. Les grossesses multiples se sont généralisées. La solution a finalement aggravé le problème. Pour pallier cela, le gouvernement a mis en place des mesure drastiques : aucune grossesse non-autorisée, un seul enfant par couple. Les contrôles sont stricts, tout le monde doit porter un bracelet d’identification. Ceux qui contreviennent à la loi voient leurs enfants partir vers les centres de cryogénisation qui leur promettent un avenir radieux quand la Terre sera prête à les accueillir.
Dans ce monde qui tient à un fil, une femme meurt en donnant naissance à sept petites filles. Son père décide de les cacher et donne à chacune le nom d’un jour de la semaine, le seul durant lequel elle pourra sortir et endosser leur identité commune : Karen Settman.
Ce stratagème fonctionnera durant des années, jusqu’à ce que l’une des sœurs ne rentre pas.
Fait assez rare, la bande-annonce m’a beaucoup intriguée et donné envie de voir ce film au pitch très prometteur. « Vous ne devinerez jamais la fin » assurait-elle… Cependant, je suis au regret de dire que la promesse n’a pas été tenue. Si j’ai malgré tout passé un bon moment avec ce film, j’ai deviné la fin dès le début, ce qui a nettement gâché le plaisir.
Seven sisters est un film bourré d’action et on se laisse facilement entraîner malgré les rebondissements trop convenus. On ne s’ennuie pas, c’est un fait, mais le background aurait mérité d’être exploité plus en profondeur, de même que les caractères des sept sœurs. Peut-être connaissez-vous la comptine des nursery rhymes consacrée aux jours de la semaine. Je l’avais en tête durant tout le film et elle s’applique bien aux personnages. Mercredi, par exemple, est indéniablement poissarde. Elles semblent toutes tellement intéressantes et si différentes… Mais au final on ne fait qu’effleurer leur personnalité. Noomi Rapace a fait ce qu’elle a pu pour donner à chacune du relief, mais elle a clairement manqué de matière. Elles sont des images plus que des personnes et c’est, davantage encore que l’issue prévisible, ce qui m’a le plus chagrinée. En cela, on voit que je suis définitivement une lectrice…
On nous montre quelque chose d’intéressant, mais on n’a pas le temps d’y regarder de trop près, puisqu’il faut courir pour sauver sa peau… C’est un film, me direz-vous, nous ne sommes pas là pour faire du tourisme. C’est vrai, mais dans le cas présent c’est bien dommage, le potentiel de l’histoire est largement ignoré.
Cela est d’autant plus regrettable que le postulat de départ est assez crédible. Pas forcément en ce qui concerne les grossesses multiples dont l’explication me laisse dubitative, mais le problème de la surpopulation va forcément se poser dans l’avenir. Les pays riches s’approprient une grande partie de nos ressources et on sait que celles-ci sont en voie d’épuisement. Si ce film donne à réfléchir sur le sujet, sans se montrer moralisateur ce qui est tout à son honneur, ce n’est malheureusement que trop superficiel.
J’attendais quelque chose de beaucoup plus complexe, d’où l’avis mitigé, mais cela se laisse regarder. Ce film est avant tout un bon divertissement.

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Une trilogie de Danielle Martinigol, publiée en un volume aux éditions ActuSF.

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Présentation de l’éditeur :

Dans la Confédération des Cent Mondes, Sandiane Ravna, fille d’un grand reporter peu scrupuleux, marche sur les traces de son père à la recherche du scoop à tout prix. Quand elle doit la vie sauve à un Abîme d’Autremer, l’un des mystérieux vaisseaux spatiaux de la planète-océan, elle se met au défi de filmer en action un perl, un pilote d’Abîme. Mais elle se heurte à Mél Maguelonne, futur pilote lui-même et farouche adversaire des médias comme tous les Autremeriens.

Le début d’une folle aventure qui va bouleverser sa vie, comme celle des milliards d’habitants de la Confédération.

Grande saga de space opera humaniste se déroulant en trois époques sur vingt-cinq ans, le cycle des Abîmes d’Autremer a été récompensé par plusieurs prix littéraires dont Le Grand Prix de l’Imaginaire.

À l’origine, Les Abîmes d’Autremer est une trilogie publiée chez Mango. Les éditions ActuSF l’ont rééditée en un volume sous le label Naos, collection jeunesse des Indés de l’Imaginaire, en papier et en numérique. C’est le deuxième titre de cette collection que je découvre et, si je n’ai pas totalement été séduite, je dois néanmoins admettre que cela change de ce que l’on propose trop souvent aux adolescents. C’est une bonne introduction à la science-fiction pour un jeune public.
L’ouvrage se divise en trois parties, les romans d’origine. Trois romans, trois époques, avec comme fil conducteur la lignée des Maguelonne et le lien si particulier que celle-ci entretient avec les Abîmes. On suit ces personnages, et les familles qui gravitent autour, sur quelques générations. Cette continuité est une des facettes de l’histoire que j’ai le plus appréciée. Même si j’aurais préféré des personnages plus développés, plus nuancés, j’ai aimé les voir à divers stades de leur existence.
Les humains ont exploré leur galaxie et se sont implantés sur une centaine de planètes. Le voyage spatial est devenu tout ce qu’il y a de plus banal, pourtant le roman commence avec un naufrage. La version stellaire du Titanic est en perdition avec des milliers de passagers à son bord, dont une équipe de journalistes qui n’a qu’une obsession : couvrir l’événement. Tous ces gens ne devront leur salut qu’à un Abîme, vaisseau majestueux et mystérieux entre tous.
Les Abîmes sont l’apanage de la planète Autremer qui en garde jalousement le secret et refuse d’en faire commerce de quelque façon que ce soit. Nos journalistes, Sten et Sandiane Ravna, y voient l’occasion rêvée de décrocher un scoop, mais se heurtent à la mauvaise volonté de l’équipage. Qu’à cela ne tienne, ils iront chercher l’info sur Autremer elle-même.
Dans cette première partie, on découvre la magnifique planète océan et ses Abîmes. Cela semble parfois une longue introduction et les événements se révèlent assez prévisibles, mais l’histoire est fraîche et se lit vite. On se laisse facilement entraîner dans cette histoire. Les romans sont en grande partie basés sur les interactions et les rivalités entre les personnages, malheureusement je n’ai pas toujours trouvé leurs réactions vraisemblables.
L’intrigue se complexifie dans les deux autres parties, mais globalement je reprocherais les mêmes défauts aux trois récits. Peut-être parce que j’ai passé l’âge, peut-être parce que j’ai beaucoup lu, notamment de la SF, et je ne voudrais pas être injuste avec ce roman qui a aussi de grandes qualités, mais j’ai trouvé le tout trop facile. Les relations entre les personnages ne m’ont pas semblé crédibles. Le même schéma de l’amour au premier regard, alors que tout oppose ces gens, revient plusieurs fois, les points de vue, voire les caractères, changent d’un coup. Et puis j’en ai soupé des « élus » de tous poils…
Pourtant, à côté de ça, je dois dire que le récit est fluide et plein d‘action, ça se lit très vite même si on sait où l’on va. Certains personnages m’ont beaucoup plu malgré le manque de relief et le fait de les voir évoluer sur plusieurs décennies contribue grandement à les rendre plus attachants. J’ai beaucoup aimé la personnalité de Madery, qui est un peu la pierre angulaire de cette famille. Corian, que l’on rencontre dans la deuxième partie, est celui qui m’a le plus émue par son courage et son altruisme. On a envie de le voir vivre son rêve. Enfin, et cela contre toute attente, j’ai appris à aimer l’agaçante Chaddy qui, tout en étant d’une certaine façon le reflet de l’ambitieuse Sandiane, est plus accomplie et plus humaine. Et bien sûr il y a les formidables Abîmes… Leur nature n’est pas novatrice, mais elle est néanmoins le sel de ce roman.
En guise de bonus, on trouve une nouvelle en fin d’ouvrage. Celle-ci nous conte en détail ce qui est déjà évoqué dans le roman : la découverte des Abîmes, leur légende en quelque sorte. On y entrevoit également les débuts de la colonisation d’Autremer et, même si on sait plus ou moins ce qui va se passer, l’auteur a ajouté à ce texte une charge émotionnelle supplémentaire et c’est une bonne façon de quitter en douceur cet univers.
Si je n’ai pas été époustouflée, j’ai néanmoins passé de bons moments avec ce livre. Les grands amateurs de SF n’y trouveront probablement pas leur compte, mais je le conseille à un public plus jeune qui ne sera pas gêné par les poncifs et saura apprécier l’idéalisme des personnages et l’amour qui les lie à leurs Abîmes.

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Une anthologie publiée chez Realities Inc, en papier et en numérique.

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Sommaire :

– La septième idole, par Sylvain Lamur
– Terminus Turnus, par Ludovic Klein
– Autodafé, par Marie-Lucie Bougon
– Cadenas d’amour, par Bruno Pochesci
– Le sourire du barbare, par Sébastien Parisot
– La louve pourpre, par Julien Morgan
– Jeux dangereux au bord du monde, par Sylvain Bousquet
– Mirradh, par Manuel Le gourrierec
– Le sang et l’acier, par Xavier Portebois
– Une fois le papier enflammé, par Marianne Escher

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Réalités est une anthologie comme on les aime : des textes variés et inventifs qui permettent de découvrir des auteurs et d’explorer divers univers de SFFF sans s’ennuyer un seul instant.
Dans ces dix nouvelles on croise entre autres des robots, des ados livrés à eux-mêmes dans un monde apocalyptique, des mythes en lambeaux, des extraterrestres et des dragons. On explore des sociétés dystopiques, d’autres planètes et même une utopie… Drôles, tragiques, intenses ou surprenants, tous ces textes tirent à leur manière leur épingle du jeu. Je vais vous parler de mes préférés.
Dans La septième idole, des robots cherchent un sens à leur existence en se créant une religion. C’est bien vu. Un contexte savamment construit ainsi qu’une réflexion intéressante sous-tendent ce texte à la fois drôle et intelligent.
Autodafé, probablement ma préférée, est une nouvelle bourrée de références littéraires et superbement écrite. Très visuelle, elle nous permet d’observer les personnages aussi bien que la danse macabre des brûleurs de livres. Du début à la fin, je n’ai pu lâcher ce texte.
Cadenas d’amour est un récit à l’humour grinçant particulièrement divertissant. Seule la fin m’a un peu déçue, mais les circonvolutions de l’intrigue et le rythme enlevé m’ont beaucoup plu.
Plus initiatique, Jeux dangereux au bord du monde, a éveillé mon intérêt par l’originalité de l’univers dépeint. Des adolescents et enfants cherchent à survivre dans un monde que le néant ronge chaque jour un peu plus. Ils ont des préoccupations d’adultes mêlées à d’autres plus de leur âge. Mais comment s’affirmer et trouver sa place quand l’avenir est illusoire, ne dépendant que d’une éternelle fuite en avant ?
Dans Le sang et l’acier, j’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Xavier Portebois dont les textes possèdent toujours plusieurs niveaux de lectures et sont très subtils. Cette fois, se mêlent les caractéristiques du polar avec une réflexion sur l’humanité et le vivant. Est-ce la conscience ou la chair qui font de nous des êtres sensibles ? Ce texte parle de compassion, de différences, mais aussi de peurs et du rejet de l’altérité.
Pour finir, Une fois le papier enflammé m’a plu pour son aspect social et psychologique. Par petites touches, se dessine un monde surpeuplé, à tendance dystopique, dont le réalisme a de quoi faire grimacer.
Cette anthologie originale et pleine de surprises m’a offert d’excellentes lectures. Je vous encourage à parcourir à votre tour les dédales de toutes ces réalités.

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Une nouvelle de Manon Bousquet, publiée chez Realities Inc.

Disponible en numérique à 0,99€.

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Sur une lointaine planète, un androïde raconte de vieux contes venus de la Terre à des orphelins de guerre de diverses origines. Mais l’histoire qu’il a choisie ce soir-là est bien triste et les enfants ne posent pas les questions auxquelles il s’attendait. Alors, pour leur remonter le moral, il décide de célébrer une ancienne fête terrienne tombée dans l’oubli, sans trop savoir de quelle manière s’y prendre…
Mais comment un androïde s’est-il trouvé à la tête de ce troupeau d’enfants dont personne ne semble vouloir ?
C’est une bien belle histoire que nous offre Manon Bousquet, un vrai conte de Noël dans la plus pure tradition du genre, avec une touche de modernité insufflée par le cadre et les valeurs de la science-fiction. Tous les ingrédients sont là : ambiance douce-amère mâtinée d’espoir, tendresse, le tintement de grelot des joies simples, des personnages touchants et solidaires… ainsi que de l’inventivité pour rafraîchir le tout.
J’ai été charmée par la douceur de cette nouvelle, par les questions qu’elle pose et les réponses qu’elle laisse à la discrétion du lecteur. Je vous la recommande.

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JLNND-Je-lis-des-nouvelles-et-des-novellas

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