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Crazyhead

J’ai disparu pendant un petit moment, mais je reviens (un peu rouillée, désolée) avec les chroniques en retard, dans le désordre le plus total.

Je commence avec une série télévisée.

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crazyhead

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C’est à Lullaby que je dois ma curiosité à l’égard de cette série. Elle en a parlé dans son top ten des génériques de séries fantastiques. Comme nous avons des goûts similaires en la matière et que, pour ne rien gâcher, j’avais aimé la chanson, j’ai gardé ça dans un coin de ma tête.
Ce fut une bonne pioche.

Cette série ne paie pas de mine. Quand on lit le résumé sur Netflix, on se dit qu’elle envoie tellement de kitsch que même les années 80 n’en auraient pas voulu. Et pourtant… ce n’est pas un énième ersatz de Buffy, sans saveur ni relief, bien au contraire. Drôle, jouant avec les clichés, un peu trash aussi, Crazyhead et ses personnages déjantés vont vous surprendre.
Tout commence avec Amy, jeune femme un peu paumée qui a des hallucinations mais dont le psychiatre souhaite arrêter le traitement. Elle voit des gens qui semblent se consumer de l’intérieur et c’est ainsi qu’un soir, prenant peur, elle signale sa présence à l’un d’eux et fait du même coup la connaissance de Raquel, une fille qui semble avoir le même don mais qui est aussi complètement barrée.
Cette première saison est plutôt courte : six épisodes, un concentré d’humour noir, de sarcasme et de dinguerie à haute dose. J’ai passé un excellent moment à chasser du démon avec ces personnages tous plus cinglés les uns que les autres. Aucun cliché ne nous est épargné, mais ils sont détournés, trollés, explosés… Les retournements de situation sont multiples et il y a peu de temps morts. De surcroît, la bande-son est vraiment pas mal.
Crazyhead est une bonne série pour se distraire, elle fera surtout marrer les habitués des genres SFFF qui attraperont les références au vol. L’épisode final laissait présager une suite, mais la série a été annulée. C’est vraiment dommage. Cependant, elle ne se termine pas sur un cliffhanger de folie, vous pouvez donc la regarder sans risque d’être frustré par la fin. Crazyhead a été une vraie bonne surprise pour moi, j’espère qu’il en sera de même pour vous.

P.S. : Si vous n’avez pas lu Watership down, mais que vous comptez le faire, gros spoiler dans l’épisode 2.

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Un roman d’Ariel Holzl publié chez Mnémos dans la collection Naos.

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Présentation de l’éditeur :

Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses soeurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les moeurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.

Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…

« Une fantasy urbaine mordante et décalée, proche de l’univers de Tim Burton. »

Ariel Holzl a grandi dans la décadence acidulée des années 90. Les Soeurs Carmines est né d’une volonté de croiser les genres, de créer des rencontres inat­tendues entre ses sources d’inspiration comme Neil Gaiman, Edgar Allan Poe ou Stephen King. Le Complot des corbeaux est son premier roman.

Trois sœurs très différentes, une ville qui devient un personnage à part entière, des familles qui se battent pour le pouvoir, des complots incessants et une magie baroque… Tout lecteur de fantasy qui se respecte se dit qu’il a déjà vu ça, mais ne peut pas s’empêcher de tendre la main vers ce roman. Et il ne le regrettera pas.
Ariel Holzl a su créer un univers original, jouer avec les attentes du lecteur et les clichés. Sa Grisaille est une ville sombre et fascinante que l’on brûle d’explorer, digne héritière de toutes ces cités de papier qui ont marqué notre imaginaire. J’ai même été frustrée de ne pas en voir davantage.
Ses personnages sont plus caricaturaux, mais cela est pleinement assumé et ne veut pas dire qu’ils ne réservent pas quelques surprises. Comme la plupart des gens, j’imagine, j’ai adoré la petite Dolorine et me suis régalée des extraits de son journal. Sa naïveté délicieuse de petite fille, associée à ses caractéristiques tellement gothiques, en font un personnage génial. Elle compense largement l’antipathie provoquée par sa grande sœur Tristabelle. Celle-ci, beauté narcissique et sociopathe, a un potentiel humoristique certain, mais devient vite assez pénible… Cependant, c’est la sœur du milieu l’héroïne de ce tome, la gentille Merry, aspirante cambrioleuse des plus malchanceuses. Et elle m’a fait de la peine la petite Merry, à passer son temps à courir à droite et à gauche pour protéger ses sœurs… Il ne fait pas bon être trop gentil ou avoir de l’honneur à Grisaille !
On rencontre ici des guildes de voleurs et d’assassins, façon Pratchett, une aristocratie divisée en huit familles aux pouvoirs spécifiques, des cinglés en tous genres et une société retorse où tuer avant d’être tué est la règle, mais tout ça dans l’humour le plus noir plutôt que le gore. C’est tout ce que j’aime : un peu de famille Addams, de Burton, de Gaiman, mais juste de lointaines inspirations, comme une mélodie assourdie dont on reconnaît quelques notes à la volée. L’univers des sœurs Carmines est résolument original.
L’auteur a créé un background complexe, mais a le bon goût de ne pas l’étaler sous le nez du lecteur, il privilégie son histoire. Alors oui on aimerait en savoir plus sur la ville et ses habitants, mais ayant l’habitude de me plaindre copieusement quand les auteurs jouent aux guides touristiques sans développer d’intrigue, je ne peux qu’approuver son choix.
Le Complot des corbeaux est un roman de cape et d’épée flirtant avec les caractéristiques du gothique – personnages malveillants, assassinats sournois et secrets de famille, mais prend souvent les poncifs à contrepied. Certains passages sont vraiment très drôles, notamment le journal de Dolorine ou la bataille finale. J’ai passé un excellent moment.
En outre, la maquette est soignée avec ses silhouettes en guise de décorations de chapitres. C’est de l’ordre du détail mais ça réjouit la part la plus superficielle de ma personne.
La série est prévue en trois volumes, un par sœur, en accord avec la personnalité de chacune. À la fin de l’ouvrage se trouve un extrait du tome 2 consacré à l’aînée, à la première personne s’il vous plaît, contrairement au tome 1. On n’en attendait pas moins de l’égocentrique Tristabelle… Ceci dit, cela m’effraie un peu. Trista est un personnage cocasse, mais qui devient vite exaspérant, alors tout un roman en sa compagnie… Néanmoins, j’ai bon espoir que ce soit drôle et j’ai ouï dire que ce serait dans un genre assez différent, alors je serai au rendez-vous !

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Une nouvelle de Thierry Fernandez, publiée en numérique dans la collection e-courts chez Voy’el.

Cette nouvelle est disponible gratuitement sur les librairies numériques jusqu’au 31 décembre 2016.

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Présentation de l’éditeur :

JDT : prototype porté par un nouveau type de *******, basé sur l’agencement d’un ***** et de *******. Sûr à 100 %. Aucune raison de se crasher, et pourtant.

Les suspicions de l’état-major étasunien se portent immédiatement sur les ******.

Paule Langevine : Scientifique française.

Fait une découverte qui pourrait bouleverser la physique : la loi d************ aurait changé.

Le Jour des Tartines est un rapport scientifique codé décrivant des expériences basées sur les lois de la physique… Non en fait pas du tout, cependant c’est de cette façon que le texte est mis en scène.
Comment diable pourrais-je vous parler de cette nouvelle sans éventer l’intrigue ? Comme toujours avec la collection e-courts, on ne sait pas où on met les pieds et c’est ça qui me plaît. Ce serait dommage de vous gâcher la découverte. Je n’ai jamais été déçue par ces textes poétiques ou déjantés, voire les deux.
Cette fois on fonce joyeusement vers la SF, ses paradoxes, ses bizarreries, son côté pulp. Le récit éclaté mélange les pistes ainsi que les points de vue et rend la lecture très attrayante, le tout étant assez insolite pour aiguiser tout de suite l’intérêt. On ne voit pas les pages filer.
J’ai eu l’impression de m’être égarée dans le songe de quelqu’un d’autre, mais une pub m’a également trotté en tête durant toute ma lecture (ce qui n’est pas une mauvaise chose, avoir l’image à l’esprit m’a fait marrer). Le Jour des Tartines est un texte amusant, qui joue avec des références que nous avons tous et qui se lit très, très vite. Vous y trouverez des prototypes révolutionnaires, des extraterrestres et des tartines beurrées, ça devrait vous suffire. Il ne reste qu’à embarquer. Allez quoi, il y a aussi des chats, vous ne pouvez pas résister à ces sales bêtes.

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Comics publiés chez Dark Horse.
Scénarisés par Zack Whedon.
Illustrés par Joelle Jones, Jim Rugg, Farel Dalrymple et Eric Canete.
Colorisation : Dan Jackson.
Couverture : Kristian Donaldson.

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Présentation de l’éditeur :
Based on the Emmy Award-winning web series Dr. Horrible’s Sing-Along Blog, this collection of stories written by Zack Whedon (Deadwood, Fringe) chronicles some of the earliest adventures in the lives of archenemies Captain Hammer and Dr. Horrible.

This anthology solves many unanswered questions left over from the show. For instance: What event inspired Dr. Horrible to become the world’s greatest criminal mastermind? Why is Penny, the beautiful girl from the Laundromat, still single? How can you, the reader, be like blustering do-gooder Captain Hammer? And why is Horrible’s sidekick, Moist, so . . . um . . . well, you’ll find out!

À l’origine, Dr. Horrible’s sing-along blog est une websérie en trois épisodes créée par Joss Whedon durant la grève des scénaristes aux U.S.A. Il souhaitait montrer qu’on pouvait produire une série de qualité avec peu de moyens. Il a réussi. Dr. Horrible est une sorte de tragicomédie, les chansons en plus. C’est drôle, mais aussi très humain et intelligent.
Cela étant dit, revenons aux comics.
Cet album est une compilation de cinq courtes histoires écrites par Zack Whedon. Il n’est disponible qu’en anglais, mais c’est d’un niveau très accessible. Je l’ai trouvé par hasard à un prix modique (ce qui est une bonne chose vu que la reliure s’est décollée de suite…). J’aime beaucoup la série, donc je n’ai pas hésité.
Ces histoires forment une sorte de préquelle à la série. Elles sont liées entre elles et permettent de voir certains événements sous plusieurs angles. Pour autant, les intrigues ne sont pas particulièrement complexes. Je vous avoue cependant m’être plus concentrée sur les récits que les dessins…
Pour situer le contexte : Dr. Horrible ambitionne de rejoindre The Evil Ligue of Evil, tout un programme… Son ennemi juré n’est autre que Captain Hammer, un beau gosse pas très futé… Dans la première histoire, celui-ci fait d’ailleurs sa propagande, des fois qu’on n’ait pas encore compris à quel point il est puant d’orgueil… D’habitude il me fait rire, là je l’ai trouvé carrément dérangeant, mais c’est probablement parce que je suis une des personnes bizarres qu’il aurait eu à l’œil…
Dans le deuxième récit, Moist nous conte comment il a eu son « super-pouvoir » et comment il a fait la rencontre d’Horrible. Ce personnage secondaire totalement décalé apporte une touche d’humour car il tourne en ridicule les codes du genre, même si au final sa vie est plutôt glauque.
L’histoire qui suit est plus douce, plus triste aussi. Elle est centrée sur Penny, la fille de la laverie, un personnage qui peut paraître caricatural, mais que j’aime beaucoup.
Le chapitre suivant est dévolu aux membres de la Ligue, mais également à un personnage tout juste évoqué dans la série. C’était chouette de finalement faire la connaissance de la presque Némésis d’Horrible, son miroir dans le camp des gentils.
Enfin, la dernière histoire nous conte comment et pourquoi Billy est devenu Dr. Horrible ainsi que sa première grande confrontation avec Captain Hammer. Ce fut mon chapitre préféré.
Dr. Horrible bouscule les codes des histoires de super-héros d’une façon qui me plaît. Les frères Whedon ont doté la série comme les comics d’un humour décalé, mais ont aussi apporté de la nuance et de la réflexion au thème. Les apparences sont trompeuses et, comme dirait quelqu’un, le plus difficile dans ce monde c’est d’y vivre…
Il est indispensable d’avoir vu la série avant, sinon vous ne trouverez aucun intérêt à ces histoires et vous ne profiterez pas des références. C’est vraiment pour les fans. Ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ce fut un plaisir de retrouver les personnages et d’en apprendre un peu plus sur eux.

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Un recueil de nouvelles d’Alex Burrett publié par les éditions Aux Forges de Vulcain.

 

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Présentation de l’éditeur :

Quel lien peut-il bien exister entre une chèvre qui, faute de pattes, est obligée de barboter dans un étang arrimée à un radeau, une femme dont le dernier petit ami était l’ange de la Mort en personne, un abattoir à humains, un guerrier médiéval qui ne sait qui choisir entre sa femme et son chien, un homme indestructible mais qui l’ignore, un couple d’amants littéralement collés l’un à l’autre et qui deviennent des gourous du sexe, et bien d’autres encore ? L’imagination fantasque d’Alex Burrett ! En trente-deux textes enlevés, Burrett dépeint notre société par autant de saynètes absurdes, déployant un talent de conteur sous acide, mordant, percutant ; un monde à vif où rien n’est ce qu’il semble être, où l’on peut être ami avec une pierre, où l’Enfer se convertit aux vertus du tourisme de masse, et où les maisons habitées depuis des années savent faire culpabiliser leurs habitants. Absolument jubilatoire !

Ma Chèvre s’est mangé les pattes est un recueil de trente-et-une nouvelles. Certaines sont teintées de SF, de Fantastique ou de réalisme magique, l’ambiance d’autres ne déparerait pas dans un polar. Cependant, elles sont aussi quelquefois d’un réalisme des plus cyniques et pas si banal qu’on voudrait nous le faire croire. Drôles ou stressantes, souvent à chute, elles peuvent vous désarçonner à tout moment. On ne sait jamais sur quoi on va tomber au détour d’une page, ce qui rend ce recueil d’autant plus attrayant.
Ces textes courts flirtent de temps en temps avec l’absurde, notamment le premier qui a donné son étrange titre à l’ouvrage. Avouez quand même que cette histoire de chèvre éveille votre curiosité… L’humour caustique de ces récits est délectable, mais ils sont surtout d’une grande intelligence. Majoritairement écrits à la première personne, ils prennent la forme de confidences qui se révèlent bien moins anodines qu’on pourrait le penser de prime abord. L’auteur use souvent, à dessein, d’un ton clinique ou imitant une banale conversation entre amis pour renforcer le contraste entre ses propos et la normalité, ce qui rend le tout encore plus grinçant.
Les thèmes sont variés et, à l’exception de deux, les textes sont indépendants. La cohésion entre ces nouvelles naît de leur esprit cynique, de la finesse des réflexions de l’auteur et de cette ambiance si particulière qu’il a su créer. Il ne s’embarrasse pas de politiquement correct, mais discourt sur les travers et les misères de l’humanité comme s’il parlait de la pluie et du beau temps. À tout moment, la perception que vous avez d’un de ses récits peut basculer vers tout autre chose. L’écriture de nouvelles est un art difficile qu’il maîtrise à la perfection.
Au fil de cette lecture, on vous parlera des amours de l’ange de la mort (qui est un gars sympa), des dangers que mentir à un premier rendez-vous peut engendrer, de la gestion d’un abattoir pour humains ou d’un rat particulièrement ambitieux… C’est original, vif et intéressant.
Ce recueil, qui se lit très vite tant il est ludique et bien écrit, fut une excellente surprise.

Vous pouvez également découvrir l’avis enthousiaste de Lune.

 

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