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Archive for the ‘Carnet sinople’ Category

Un fix up de Sara Doke, publié chez les moutons électriques.

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Présentation de l’éditeur :

Les fées existent, bien sûr, et elles sont de retour ! Les fées ont cessé de se cacher des hommes : elles sont revenu et bon an mal an l’univers de la Faerie s’est intégrées à la société technologique. Depuis les premiers contacts d’enfants-fae avec la civilisation de l’automobile jusqu’aux premiers voyages spatiaux, ce livre conte l’histoire d’une évolution différente de notre monde. L’auteur, Sara Doke, vit à Bruxelles et est traductrice. La poésie puissante de son inspiration, l’orginalité de sa vision d’un monde soudain enrichi des faes, sont saisissantes. Avec des documents, des fiches couleur sur les 88 principales faes et de nombreuses illustrations, par Bigot, Booth, Calvo, Cardinet, Caza, Ellyum, Fructus, Gestin, Jozelon, Larme, Lathrop, Malvesin, Mandy, Muylle, Nunck, Tag, Verbooren, Zandr et Zariel. Le retour des fées, dans un livre d’exception.

Techno Faerie est un très bel ouvrage à la croisée des genres. Si la Science-Fiction a la part belle dans ces pages, le travail de Sara Doke forme presque un essai. Le sujet est traité de manière atypique. L’auteur part du principe que les Faes, longtemps retranchées loin de notre monde, ont décidé d’y revenir. Leur technologie, qui a pris appui sur la nôtre, est toutefois plus développée. Mais que souhaitent-elles apporter à l’humanité ?
Le livre est divisé en deux parties. La première est consacrée aux nouvelles, qui forment un fix up. Elles illustrent l’évolution du retour féérique et son impact sur nos civilisations. En se basant sur les légendes et la mythologie traditionnelles, Sara Doke a créé une fiction spéculative complexe, intelligente, et surtout très crédible. Elle la développe avec brio au fil des textes. Chacun marque un jalon dans le retour des Faes et ses conséquences sur notre avenir. Le plus souvent, des individus sont au cœur de ces nouvelles, mais l’on perçoit en filigrane l’évolution des mœurs, au-dessus comme dessous la Colline, et les avancées scientifiques qui vont changer le monde.
Les textes s’imbriquent et s’articulent autour de personnages récurrents, dont le plus central se trouve être Arthur Passeur, un humain, mais aussi d’événements qui se répercutent. Les ellipses sous-tendent ces récits, les soutiennent de leurs silences. Le lecteur imagine, devine, extrapole. Il est invité à participer activement à cette construction. Cela est d’autant plus prégnant que ces textes prennent diverses formes et des styles variés. On lit tour à tour des dialogues, des nouvelles, des articles, des témoignages, des journaux intimes… Cette diversité est aussi plaisante que nécessaire afin d’appréhender toutes les facettes de cette fiction. Quelle que soit leur forme, les récits sont denses, très axés sur les ressentis des personnages, ce qui occasionne parfois des longueurs un peu emphatiques. Ces personnages ne manquent pas d’ego… Cependant, la réflexion, qu’elle soit en avant ou en arrière de la scène, est toujours intéressante.
Sara Doke nous invite à nous interroger sur l’altérité, le traditionalisme dans ce qu’il a de meilleur comme de plus pernicieux, sur l’identité, sur la génétique, le vivre ensemble et la créativité. Les sujets de réflexion sont nombreux. Elle a fait un travail formidable et il est dommage de ne pas l’avoir développé davantage.
Le seul vrai reproche que je pourrais faire à Techno Faerie, outre quelques contradictions (notamment sur l’incapacité de mentir des Faes), est que l’on y trouve beaucoup de coquilles. Cela est désolant pour un ouvrage par ailleurs de grande qualité.
La deuxième partie, toute de papier glacé, est constituée de fiches sur les être féeriques, accompagnées d’illustrations que l’on doit à divers artistes. Ces fiches permettent de prolonger la magie des textes et d’en savoir plus sur les créatures que l’on y a croisées. Certaines sont connues, même si quelquefois le nom qu’on leur donne est différent de celui usité dans nos légendes, d’autres sont des inventions de l’auteur mais s’intègrent parfaitement dans la masse. Le tout est homogène et compose un petit dictionnaire complet qui se suffit à lui-même. Les Faes y sont classées par groupes : végétales, liées au feu ou encore esprits domestiques, etc. Il est très intéressant de voir la façon dont elles s’impliquent dans l’univers créé par Sara Doke.
Techno Faerie est un ouvrage original et travaillé qui mérite une lecture attentive. Sara Doke a su intégrer la technologie à la Faerie, ce qui n’est pas une mince affaire. Par exemple, elle n’a pas mis de côté l’allergie au fer des Faes, elle s’en est servie. Elle a su allier Fantasy et Science-fiction, mythes et anticipation, pour envisager un futur possible, ne laissant pas de côté les détails, d’où le fait que je le compare à un essai. Je ne peux que vous encourager à le lire à votre tour et à rêver d’un futur non pas féérique, mais riche de possibilités.

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Avec cette lecture, je cartonne dans les challenges !

CRAAA

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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Lire une œuvre de SF ou Fantasy ou Fantastique (SFFF) francophone mais non française.

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Un artbook d’Olivier Ledroit, publié chez Glénat.

 

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Présentation de l’éditeur :

Une ode au beau sexe, par le flamboyant dessinateur de Wika

Connu pour son talent à réaliser d incroyables planches épiques fourmillant de détails, Olivier Ledroit sait aussi se montrer délicat pour évoquer le corps et la sensualité. Il nous le montre ici de la plus belle des manières ! Pour le plaisir des yeux : fées, geishas, démones, et autres sorcières se succèdent, toutes plus somptueuses les unes que les autres, le tout avec ce soupçon de steampunk si cher au dessinateur de Wika.
Variant les techniques, en couleur ou en noir et blanc, sans jamais basculer dans la pornographie, cet auteur à nul autre pareil met à l honneur le beau sexe dans un splendide recueil d illustrations, sobrement intitulé Fées et Amazones.

Fées et Amazones est un artbook en grand format d’environ 180 pages. De fait, on y trouve peu de texte. Quelques paragraphes, apparemment signés de Thomas Day, si j’en crois les remerciements, sont disséminés de-ci de-là. Il y a juste de quoi expliquer le contexte en évoquant les idées qui ont nourri l’imaginaire de l’illustrateur. Le postulat est classique, mais a le mérite de réveiller l’imagination de chacun et de servir à merveille les dessins. Ils sont sublimes et c’est cela le plus important.
Olivier Ledroit nous entraîne une nouvelle fois dans un univers féerique, uchronique et steampunk. On y parcourt des capitales, au rythme de l’évolution du monde, qui est soumise à celle de l’æther, et des tocades qu’il prête à ses fées. De Londres à Tokyo, en passant par la Nouvelle-Orléans, on rencontre des fées aux grandes ailes, magnifiques et sexy. Tenues steampunk, souvent légères, seins nus ou corselets, guêpières et chapeaux hauts-de-forme sont au programme…
Les illustrations sont, comme toujours, très travaillées et l’ouvrage superbe. Qui aime le style d’Olivier Ledroit ne peut manquer ce très bel album.

 
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Un album scénarisé par Thomas Day, illustré par Olivier Ledroit et publié chez Glénat.

Il existe une version de luxe de ce premier tome. Mais je ne peux vous en parler dans cette chronique, ne l’ayant jamais feuilletée.

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Présentation de l’éditeur :

Une réécriture des contes de fées dans un décor steampunk

Il était une fois un couple de fées, le duc Claymore Grimm et la duchesse Titania, et leur petite fille, Wika. Alors que le prince Obéron, ancien amant de Titania aux pouvoirs redoutables, prend d’assaut le château Grimm, la petite Wika est confiée, après avoir eu les ailes sectionnées pour dissimuler sa nature, à un couple de fermiers chez qui elle grandira à l abri de tous… Treize ans plus tard, Wika, émancipée, se rend dans la capitale contrôlée par Obéron. Elle y rencontre le jeune Bran, voleur talentueux qui, entre larcins et arnaques, lui dévoile les secrets de la cité. Mais petit à petit, les pouvoirs de Wika semblent se développer, révélant sa nature de fée, et éveillent l’intérêt du prince tyrannique, celui-là même qui voulut sa perte des années auparavant…
Référence dans le monde de l’illustration et de la bande dessinée de fantasy, Olivier Ledroit signe de son dessin baroque et fouillé une réécriture jouissive des contes classiques dans un univers steampunk féerique, sur le premier scénario de Thomas Day en bande dessinée !
Inclus : un cahier graphique réservé à la première édition.

Wika et la fureur d’Obéron est le fruit d’une collaboration entre Thomas Day, pour le scénario, et Olivier Ledroit pour les illustrations. La série est prévue en quatre volumes, mais seul le premier est sorti pour l’instant.
Férue de féerie, ainsi que de Steampunk, et alléchée par le potentiel du duo Day et Ledroit, je n’allais pas manquer Wika. La préface de Pierre Dubois nous met tout de suite dans l’ambiance. J’attendais un texte intelligent dans de magnifiques décors, cependant, j’étais sans doute un peu trop exigeante. C’est un premier tome, il lui faut le temps de mettre en place personnages et univers, ce qui malheureusement ne se fait pas avec autant de fluidité que je l’aurais souhaité.
L’intrigue de départ est plutôt simple : Obéron souhaite se venger de Titania, son ancienne compagne, qui a conçu un enfant avec un autre elfe. Il l’attaque et la tue ainsi que son époux, mais la petite Wika est sauvée in extremis, quoique privée de ses ailes.
Partez du principe qu’ici la mythologie est à tendance nordique, mais que fée semble être le féminin d’elfe… Les fées et elfes majeurs sont dotés d’ailes, les autres sont de diverses races sans que leur origine soit clairement définie. Obéron est fasciné par la technologie et détruit peu à peu la magie ainsi que les fées majeures. Le royaume glisse donc lentement vers le Steampunk, ce que j’espère voir développé dans les prochains tomes.
Comme toujours, les illustrations d’Olivier Ledroit sont d’une grande finesse et extrêmement travaillées. Chaque dessin foisonne de détails. Les couleurs sont très vives, ajoutant encore à cette impression de profusion qui peut égarer. Malgré tout, c’est un style assez froid, surtout dans la représentation des personnages. On aime ou pas, mais on ne peut nier la grande qualité du travail. Personnellement, j’ai préféré les décors aux personnages, mais l’ensemble m’a plu.
Je suis néanmoins quelque peu perplexe quant à l’apparence même de Wika. Quand elle arrive en Avalon, elle a treize ans et fait terriblement plus vieille. Fée ou pas, je trouve cela dérangeant. En outre, est précisé dans les notes de fin d‘ouvrage qu’Olivier Ledroit souhaitait créer une BD que sa fille – de treize ans à l’époque de la sortie de ce premier tome – pourrait lire. Sans me la jouer pudibonde, ayant moi-même probablement lu pire à cet âge, entre le langage, les multiples allusions salaces et l’hyper-sexualisation des personnages féminins, ce n’est quand même pas un album qu’il me viendrait à l’idée d’offrir à de jeunes ados. À vous de voir…
Cette bande-dessinée me rappelle un peu Elfquest, que je lisais plus jeune. Le scénario me semble un peu trop cousu de fil blanc pour l’instant, mais je suis certaine que cela va s’arranger par la suite. Les personnages secondaires, qu’il s’agisse des fées noires autant que des loups d’Obéron, sont très prometteurs et vont, à mon sens, accentuer le mélange des genres qui fait la richesse de cette BD.
Il ne reste plus qu’à attendre cette fameuse suite…

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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Lire un roman graphique ou une BD ou un comic avec une femme pour héroïne.

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Un ouvrage thématique de Virginie Barsagol et Audrey Cansot, publié chez ActuSF.

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Présentation de l’éditeur :

Un parcours dans le temps à la rencontre des fées, des plus célèbres aux plus inattendues. Attraper les fées là où elles se cachent, des territoires littéraires aux œuvres cinématographiques en passant par la BD et la peinture, autant de champs que les reines du merveilleux ont investis au fil des siècles. La lecture du guide est aussi un voyage qui tente de révéler la profusion des regards portés sur la figure féerique, ainsi que son évolution, riche et complexe au fil des époques traversées.

Audrey Cansot, diplômée en cinéma à la Sorbonne, a travaillé pour la production cinématographique et écrit pour le théâtre.

Virginie Barsagol est certifiée de Lettres modernes et suit un cursus universitaire en psychologie.

Toutes deux collaborent à divers sites internet et revues.

Ce Guide des Fées a été l’une des premières publications des éditions ActuSF que j’ai achetées, il a de cela six bonnes années, et le voici maintenant disponible en numérique.

Le Guide des Fées de Virginie Barsagol et Audrey Cansot est un ouvrage d’introduction, concis mais complet, à l’histoire de la fée à travers les époques. Attention cependant, il est plus souvent question de fées littéraires que de Petit Peuple. Les auteurs ont choisi de suivre le fil chronologique, décrivant ainsi l’origine et l’évolution des fées depuis l’Antiquité, en se basant sur leurs ancêtres mythiques comme premières nées, jusqu’à nos jours.
Ce guide est parfaitement organisé et didactique. Il est aisé d’y trouver ce qu’on cherche, d’autant qu’une synthèse chronologique est disponible en fin de livre. Chaque période est constituée d’une introduction et de textes thématiques sur les tendances du siècle et les archétypes qu’y incarne la fée. On nous explique par exemple à quand remonte l’apparition des fées marraines ; on verra leur évolution au fil du temps dans d’autres fiches. Les représentantes célèbres de la gent féerique, ainsi que certaines de leurs sœurs un peu moins connues, ont également droit à une présentation succincte.
Une notice bibliographique fournie les accompagne toujours, présentant les textes où la fée apparaît directement comme indirectement. Y sont notées de même ses apparitions dans d’autres médias comme la musique ou la peinture ainsi que les références des fiches du livre dans lesquelles elle est mentionnée (des liens auraient été appréciables dans la version numérique, mais il est très facile de s’y retrouver avec les numéros de fiches). Si ce guide se veut un résumé permettant à l’amateur d’embrasser rapidement des siècles de féerie, on trouve toujours les références nécessaires pour approfondir le sujet grâce à d’autres ouvrages.
Ce Guide des Fées n’est pas exempt de quelques erreurs (dont une confusion entre Louis XIV et Louis XV) et de raccourcis discutables, mais demeure une bonne base pour se lancer à la découverte du Merveilleux français. Comme il est plutôt complet et syncrétique, même les connaisseurs pourront peut-être y apprendre quelque chose. C’est un ouvrage pratique, agréable à parcourir, destiné à tous ceux qui veulent aller voir au-delà du conte de fées.

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Un roman de Cindy Van Wilder publié chez Gulf Stream.

Mon avis concernant le premier tome est ici.

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Outrepasseurs 2

Présentation de l’éditeur :
Les Outrepasseurs viennent enfin de capturer la dernière fée libre, Snezhkaïa, la Reine des Neiges. Ils ignorent qu’ils viennent de déclencher une malédiction qui risque de les anéantir. Peter, qui supporte de moins en moins de se plier à la volonté de Noble, tente de retrouver le Chasseur pour mettre fin à cette lutte séculaire…

Après un premier tome épique, alors que je m’étais passionnée pour le destin de ces personnages, j’attendais énormément de cette suite. Je ne suis pas déçue.
La couverture est encore une fois magnifique et tient ses promesses car dans ce volume un personnage aussi mystérieux qu’exceptionnel fait son entrée : Snezhkaïa, la Reine des Neiges. J’éprouve une certaine fascination pour le personnage originel, j’étais donc, de fait, un public difficile, mais Cindy Van Wilder m’a offert une magnifique Reine des Neiges, cruelle, mais paradoxalement sympathique, rusée, charismatique et déterminée. Elle est sans nul doute l’un de mes personnages préférés de cette trilogie. On la voit peu néanmoins, mais j’aime ce que ces quelques scènes arrachées à l’histoire des Outrepasseurs laissent présager pour la suite.
Nous apprenons enfin à mieux connaître les Héritiers, dont Peter et Shirley, ce qui m’avait un peu manqué dans le premier tome. Néanmoins, le passé de leurs ancêtres, ainsi que celui de leurs parents, n’est pas mis de côté. Noble et Hermeline se dévoilent un peu plus et des réponses arrivent petit à petit, bien que l’on sente que l’auteur garde le principal pour le tome suivant.
Il m’a plu que, pendant une bonne partie de l’ouvrage, les personnages soient nuancés, pas totalement gentils, pas totalement mauvais. Malheureusement cela se gomme un peu vers la fin, surtout en ce qui concerne les personnages secondaires. Mais bon, on sait déjà que l’effet de groupe peut faire faire n’importe quoi aux gens…
La Reine des Neiges est le tome du chaos, les événements se précipitent, les pistes se confondent, mais le puzzle se met lentement en place. J’apprécie le fait que l’auteur mêle nos contes et légendes à son intrigue, leur offrant ainsi une nouvelle dimension, sans pour autant dépendre d’eux. La fin laisse présager le meilleur pour la suite et j’ai hâte de lire celle-ci.

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challenge WMF

Challenge Winter Mythic Fiction

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