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Posts Tagged ‘recueils de nouvelles’

Un recueil de nouvelles de Pascal Malosse publié chez Malpertuis.

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Présentation de l’éditeur :

Que l’époque soit aux couronnes impériales, aux rideaux de fer ou aux thérapies de choc, que le ciel soit clair et vif, chargé d’épais nuages de neige, ou bien alourdi d’une acre fumée, un liquide coule toujours, irriguant l’âme de nations entières. Dans ses volutes transparentes, le buveur voit ses rêves prendre forme, et derrière toute l’étrangeté du monde, un sens caché peut alors lui apparaître… entre autre effets moins prévisibles. En accepterez-vous un petit verre ? Prenez celui que vous tend Pascal Malosse. Accueillez dans votre gorge la glaciale chaleur et la morsure suave de la vodka. Vous serez alors prêt à faire un pas vers l’ailleurs, celui auquel vous invitent les nouvelles de ce recueil.

Contes de la vodka est un recueil de vingt-trois nouvelles dont le fantastique, tantôt glaçant, tantôt onirique ou fantasque, agrippe petit à petit le lecteur, l’inquiète puis le rassure, l’égratigne puis le fuit pour mieux revenir l’attaquer.
Entre ces pages, vous trouverez des fantômes et des esprits de la forêt, des pervers et des désespérés, des idéalistes et des fous. Ces textes dérangeants s’insinuent dans votre esprit, inspirent l’effroi, la compassion ou la fascination. Chaque nouvelle est une surprise et page après page vous vous raccrocherez à elle ou tenterez de la repousser de toutes vos forces.
En principe, la nouvelle fantastique mise tout sur la chute. Ce n’est pas toujours le cas ici. Bien que l’auteur opte souvent pour des fins ouvertes, elles ne vous désarçonneront pas systématiquement. Souvent contemplatifs ou introspectifs, ces récits courts n’en sont pas moins prenants, même si j’admets que mon intérêt a oscillé au fil de la lecture. La Ville publicité ou Les Balticiennes, par exemple, ne m’ont pas plus marquée que ça.
Certains textes, comme La fille de la frontière ou Creusons, m’ont particulièrement émue. D’autres, comme La prison des mots m’ont fascinée. Forêt primaire m’a séduite grâce à ces échos légendaires. J’ai tourné les pages de Lames du spectacle à toute vitesse pour voir se dénouer le mystère… Lettre au Steinhof m’a glacée. J’ai suivi avec circonspection les délires éthyliques des personnages de Sortie d’usine… La plupart de ces nouvelles sont empreintes d’une critique sociale intéressante. À ce titre, j’ai particulièrement apprécié La Grande Dépression ainsi que Du gouvernement par la vodka.
Il est difficile de ne pas trop en dire sur toutes ces histoires, souvent très brèves, mais certaines valent le détour.
Qu’ils recèlent des secrets et confessions inavouables, des victimes ou des chimères, des visionnaires ou des gens trop curieux, qu’ils réveillent en vous d’anciennes craintes ou bousculent vos certitudes, ces récits s’inscrivent dans la plus pure tradition du fantastique et plairont aux amateurs du genre dont l’esprit acéré pourra même accrocher quelques références subtiles. D’aucuns regretteront quelquefois qu’ils ne soient pas plus fouillés, mais j’ai pour ma part beaucoup apprécié ma lecture.

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Un recueil de nouvelles d’Alex Burrett publié par les éditions Aux Forges de Vulcain.

 

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Présentation de l’éditeur :

Quel lien peut-il bien exister entre une chèvre qui, faute de pattes, est obligée de barboter dans un étang arrimée à un radeau, une femme dont le dernier petit ami était l’ange de la Mort en personne, un abattoir à humains, un guerrier médiéval qui ne sait qui choisir entre sa femme et son chien, un homme indestructible mais qui l’ignore, un couple d’amants littéralement collés l’un à l’autre et qui deviennent des gourous du sexe, et bien d’autres encore ? L’imagination fantasque d’Alex Burrett ! En trente-deux textes enlevés, Burrett dépeint notre société par autant de saynètes absurdes, déployant un talent de conteur sous acide, mordant, percutant ; un monde à vif où rien n’est ce qu’il semble être, où l’on peut être ami avec une pierre, où l’Enfer se convertit aux vertus du tourisme de masse, et où les maisons habitées depuis des années savent faire culpabiliser leurs habitants. Absolument jubilatoire !

Ma Chèvre s’est mangé les pattes est un recueil de trente-et-une nouvelles. Certaines sont teintées de SF, de Fantastique ou de réalisme magique, l’ambiance d’autres ne déparerait pas dans un polar. Cependant, elles sont aussi quelquefois d’un réalisme des plus cyniques et pas si banal qu’on voudrait nous le faire croire. Drôles ou stressantes, souvent à chute, elles peuvent vous désarçonner à tout moment. On ne sait jamais sur quoi on va tomber au détour d’une page, ce qui rend ce recueil d’autant plus attrayant.
Ces textes courts flirtent de temps en temps avec l’absurde, notamment le premier qui a donné son étrange titre à l’ouvrage. Avouez quand même que cette histoire de chèvre éveille votre curiosité… L’humour caustique de ces récits est délectable, mais ils sont surtout d’une grande intelligence. Majoritairement écrits à la première personne, ils prennent la forme de confidences qui se révèlent bien moins anodines qu’on pourrait le penser de prime abord. L’auteur use souvent, à dessein, d’un ton clinique ou imitant une banale conversation entre amis pour renforcer le contraste entre ses propos et la normalité, ce qui rend le tout encore plus grinçant.
Les thèmes sont variés et, à l’exception de deux, les textes sont indépendants. La cohésion entre ces nouvelles naît de leur esprit cynique, de la finesse des réflexions de l’auteur et de cette ambiance si particulière qu’il a su créer. Il ne s’embarrasse pas de politiquement correct, mais discourt sur les travers et les misères de l’humanité comme s’il parlait de la pluie et du beau temps. À tout moment, la perception que vous avez d’un de ses récits peut basculer vers tout autre chose. L’écriture de nouvelles est un art difficile qu’il maîtrise à la perfection.
Au fil de cette lecture, on vous parlera des amours de l’ange de la mort (qui est un gars sympa), des dangers que mentir à un premier rendez-vous peut engendrer, de la gestion d’un abattoir pour humains ou d’un rat particulièrement ambitieux… C’est original, vif et intéressant.
Ce recueil, qui se lit très vite tant il est ludique et bien écrit, fut une excellente surprise.

Vous pouvez également découvrir l’avis enthousiaste de Lune.

 

JLNND-Je-lis-des-nouvelles-et-des-novellas

 

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Un recueil de Denis Labbé, publié aux éditions du Petit Caveau.

 

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Présentation de l’éditeur :
Chevaliers désabusés, destinées obscures, mélodies surgies des profondeurs ou murmures du diable qui s’insinuent dans notre monde…
Denis Labbé, d’une plume ciselée, nous envoute par ses textes nimbés d’ombres et de fantastique, nous transportant d’un écho à l’autre pour mieux nous surprendre.
Entre personnages historiques et décors gothiques, veillez à ne pas perdre votre âme au détour d’une page…

Sommaire :

  • Armata de Strigoi
  • Car mon sang est de sève
  • Impair et passe
  • L’oeil était là
  • Les papillons rouges
  • L’ombre de la montagne blanche
  • L’oeil de jade
  • Tu n’es que poussière
  • Ils surgirent avec les vents du nord
  • Le reflet sur le mur
  • Le doigt coupé

 

Échos obscurs est un recueil de nouvelles fantastiques volontairement classique dans les thèmes comme le style. Vampires et créatures de la nuit, apparitions étranges, objets maudits et pactes démoniaques s’y côtoient dans de courts récits empreints de romantisme.
Dans ce recueil, on croise des écrivains et un peintre très connus. Certains sont juste évoqués, mais d’autres apparaissent en tant que personnages secondaires ou principaux. On sent dans ces textes de nombreuses influences, sans pour autant que celles-ci leur ôtent leur originalité. Il est évident que Denis Labbé connaît parfaitement les genres Fantastique ainsi que Gothique et qu’il en joue.
Certains textes m’ont plus marquée que d’autres. J’ai particulièrement aimé Les papillons rouges dont la structure et l’héroïne sont gothiques à souhait. L’œil était là est une nouvelle intéressante, mais plus en ce qui concerne son ambiance et ses personnages que pour la partie fantastique de l’histoire. L’œil de jade, plutôt original dans son genre, m’a beaucoup rappelé les nouvelles de Gogol et ses personnages compulsifs.
Beaucoup de récits sont écrits à la première personne, permettant une immersion dans les souvenirs et les émotions des personnages. Les fins sont souvent abruptes, ce qui est typique du genre, mais un peu trop aisé parfois. Je pense notamment à la première nouvelle, Armata de Strigoi, dont les choix narratifs m’ont laissée un peu perplexe.
En fin d’ouvrage, des notes précisent la période d’écriture des textes et ce qui les a inspirés. C’est une attention que j’apprécie toujours beaucoup car le processus de création de récits courts est souvent très intéressant et révélateur.
Dans Échos obscurs, les apparences sont trompeuses et les personnages voués aux tourments. Les amateurs de Fantastique apprécieront sans doute la balade dans ces textes un peu surannés, très XIXe siècle.

 

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CRAAA

 

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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Un recueil de nouvelles SFFF

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Un recueil de nouvelles de Rozenn Illiano.
Disponible auprès de l’auteur en numérique et en papier, ou sur TheBookEdition en impression à la demande.

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Ce n’est pas tant la nostalgie qui guide ces mots, mais bien quelque chose qui s’apparente plus à une blessure ancienne, de celles qui s’imposent à vous dès que le temps change, qui font vriller vos os sous l’humidité de l’air ou la tension des tempêtes. Je crois que c’est pour cela que je guette, à la fin de l’été, le moment où les journées raccourcissent. Parce que le jour se couche tôt, parce que la nuit s’empare du paysage alors que le soir n’a pas encore sonné. Un rythme d’ailleurs, un rythme d’autrefois posé sur les méridiens du Pacifique. Si j’attends la venue de l’automne et la promesse de l’hiver, c’est pour rejeter en bloc la chaleur et le soleil. Pour noyer dans le froid ces souvenirs doux-amers de jour mourant, de montagnes baignées d’orage. — La Boussole

Huit nouvelles parcourues de failles et de rêves sans issue, d’inévitables séparations et de retrouvailles au pied des tombes.

Ce livre comprend huit nouvelles qui ont été préalablement publiées dans le recueil Le Rêve du Prunellier (Unseelie Éditions, indisponible), ou sur Onirography.com et Wattpad. Elles ont été revues et corrigées pour la présente édition. Ce faisant, ces nouvelles ne sont pas inédites. Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page du livre.

Sommaire :
– Échos du froid
– Poe
– Le corbeau et l’écrivain
– Amélia des Tours
– L’attrape-rêves, L’attrape-rêves – 1
– Un parfum de pluie et de rouille, L’attrape-rêves – 2
– La Boussole, L’attrape-rêves — 3
– Souvenirs d’encre

Ma première lecture des écrits de Rozenn Illiano s’est faite avec Le Rêve du Prunellier, un recueil que j’ai vraiment beaucoup aimé. Ce fut donc avec plaisir que j’ai ouvert son dernier ouvrage, recueil de nouvelles également, dans lequel j’ai retrouvé certains textes du Prunellier, retravaillés et parfois assez différents des originaux, ainsi que de nouveaux récits.
Le style de Rozenn est toujours aussi délicat. Elle entremêle Fantasy douce et Fantastique avec sensibilité et poésie. On est dans le ressenti, le sensoriel. Pris individuellement, ce sont de beaux textes, mais il est dommage d’en découvrir certains sans le contexte créé par Le Rêve du Prunellier. En lisant ce recueil, on ne peut qu’approcher superficiellement l’univers, vaste et réfléchi, de Rozenn. Sans Layla des Tours, La Forêt d’Adria ou encore D’hiver et d’ombres – pour ne citer que ceux-ci – on ne réalise pas que ces récits s’imbriquent et forment une trame complexe. Amélia des Tours est probablement celui qui pâtit le plus de leur absence, alors que Poe, en sa qualité d’hommage, juste en lisière de la trame principale, était déjà un peu à part et se lit très bien seul.
Dans Fêlures, l’ambiance est douce-amère. Échos du froid donne le ton. Ce texte que j’aime énormément propose une suite à La Reine des Neiges d‘Andersen. J’apprécie son ambiance presque déliquescente, les dernières illusions qui se délitent dans un monde hivernal.
Poe ainsi Le corbeau et l’écrivain forment en quelque sorte un diptyque. La première laisse flotter un peu d’espoir quand la seconde n’est que noirceur. Ce sont deux magnifiques textes. On n’a pas besoin d’être lecteur d’Edgar Allan Poe pour les apprécier, ceci dit ça reste un plus.
Vient ensuite le cycle de l’attrape-rêve, plus onirique – forcément – et peut-être aussi plus personnel. J’ai été un peu moins touchée par ces textes, un brin trop lyriques pour moi. J’avais préféré la première version d’Un parfum de pluie et de rouille. Par contre, La Boussole m’a laissée une forte impression, il m’a beaucoup plu.
Le Dernier texte enfin, Souvenirs d’encre, a un thème assez classique, mais je l’ai néanmoins trouvé plaisant, surtout dans ses mises en abyme.
Rozenn Illiano est une rareté dans le paysage littéraire actuel de la SFFF, un auteur à découvrir si ce n’est déjà fait.

Découvrez également les avis d’Acr0 et de Chani.

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CRAAA

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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Un recueil de nouvelles SFFF

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Diptyque de novellas de Ros Clarke et Faye Robertson publié chez Milady.

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Je vous épargne le résumé de quatrième de couverture beaucoup trop prolixe.

Puisque ma précédente lecture n’avait pas eu raison de ma patience, je me suis dit que j’allais continuer sur ma lancée et tenter d’achever ma bronchite avec une dose supplémentaire de guimauve. On m’avait conseillé Douces nuits, une autre lecture bien de saison, en me disant que la première novella n’était pas terrible mais que la seconde valait le coup. Je me suis dit « pourquoi pas » et… au final je me demande si j’ai vraiment lu le bon livre ou si je suis encore trop exigeante.
Douces nuits, mini recueil composé de deux novellas, est un peu l’équivalent livresque des téléfilms de Noël, quoique dans deux styles résolument différents. C’est plein de bons sentiments, ça se lit plutôt vite et il ne faut pas trop en attendre. En outre, le traducteur semble avoir un léger problème en ce qui concerne l’accord des pronoms personnels. Vous êtes prévenus.

Sous le gui de Ros Clarke, dont le titre original (qui n’aurait pas dû être traduit à mon avis puisque la référence à la chanson éponyme est clairement établie dans le texte) est All I want for Christmas, se révèle un texte gentillet jusqu’à l’écœurement. Tout à fait dans l’esprit « à Noël tout est possible et les gentils sont toujours récompensés ».
On y rencontre Anna, comptable trentenaire, qui apparaît d’emblée comme superficielle, immature et capricieuse. On se rend assez vite compte qu’il n’en est rien, mais je n’ai pas réussi pour autant à la trouver sympathique. Et j’ai déjà oublié le prénom de son soupirant qui est mignon, sans plus…
Cette histoire n’est pas si légère qu’on pourrait le croire. Elle parle d’un thème douloureux, mais en jouant à fond sur le pathos. Cela devient vite très niais et manque de profondeur, de réalisme ainsi que, paradoxalement, d’un peu de légèreté pour dédramatiser le tout.
Cela ne m’a pas plu du tout, je déteste qu’on veuille forcer ma compassion avec si peu de subtilité, et je crois que j’aurais même préféré regarder un téléfilm, c’est dire…

Double ration de dinde, après la gentille Anna, on va faire la connaissance de Holly Jones dans Une seconde chance pour Noël de Faye Robertson.
Toute ressemblance de cette chère Holly avec Bridget Jones n’est absolument pas fortuite, c’est même une composante essentielle de l’histoire.
Cette seconde novella est un peu plus moderne, dans le style comédie de Noël. Il faut aimer l’humour un peu relou. Ce n’est pas mon cas donc j’ai eu du mal au début et puis je m’y suis habituée. Ça a au minimum le mérite d’être moins dramatique que le précédent texte, même si les personnages traînent aussi leurs casseroles.
Holly est une prof de musique délurée, pas très finaude, qui passe très facilement du coq à l’âne. Elle va se faire larguer juste avant Noël par son détestable petit ami qui est juste un cliché sur pattes. Les pompiers apprécieront la vision que l’auteur donne d’eux… J’ai eu beaucoup de mal à trouver ce couple réaliste, mais passons.
Sur une impulsion, un collègue qu’elle connaît à peine l’invite à passer les fêtes avec lui en Écosse. Enfin, « avec lui » c’est beaucoup dire… Disons qu’il lui propose de partager le cottage d’un de ses amis. Noël, le collègue, a lui-même ses soucis en cette fin d’année et il n’a pas franchement envie de passer du temps avec Holly…
Le ton est badin, Noël est charmant, Holly oublie parfois de jouer la dinde, et si je n’ai pas franchement rigolé ni ne me suis impliquée dans leur histoire, je ne l’ai pas trouvée si désagréable à lire que le début, avec son humour et ses clichés, me le laissait présager.

Douces nuits ne restera pas gravé dans ma mémoire et j’aurais du mal à le conseiller même aux amatrices du genre, surtout en ce qui concerne la première novella. Ceci dit si vous êtes en manque de guimauve, que vous avez un peu de temps à perdre et que vous cherchez vraiment une comédie de Noël, le second texte passera comme une part de bûche (une c’est bien, en abuser ça craint).

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