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Posts Tagged ‘Challenge SFFF et diversité’

Voilà, c’est déjà la fin de ce challenge qui m’a occupée durant toute une année ! Je n’ai pas vu le temps filer.
Ce fut l’occasion de sortir un peu de mes habitudes, de perturber la tectonique de la PAL et de faire de belles découvertes. L’avantage d’un challenge qui pousse à lire des ouvrages très variés, c’est qu’on ne se lasse jamais.

Vous trouverez ici mon article de début de challenge et celui de Lhisbei qui a créé ce défi.

J’ai lu dix-sept livres et validé dix-sept critères sur les vingt proposés. Le temps m’a manqué, j’avais déjà choisi mes lectures pour les trois derniers.
J’ai néanmoins réussi mon challenge car les critères à remplir étaient cumulables. On pouvait en valider un jusqu’à trois fois pour compenser les autres. Du coup j’en ai vingt-deux, mais j’aurais quand même préféré avoir le temps de lire un livre pour chaque catégorie.

Grâce à ce challenge, j’ai découvert de très bons ouvrages et aussi des lectures potentielles chez les autres participants. Merci à Lhisbei de l’avoir organisé et d’avoir si rigoureusement tenu à jour le tableau regroupant les livres et les catégories.

Pour terminer, voici ma liste. J’ai omis les critères validés pour ne pas l’alourdir inutilement. Ils sont précisés dans chaque billet.

Plaguers de Jeanne-A Debats
Fêlures de Rozenn Illiano
Les Neiges de l’éternel de Claire Kurst
La Stratégie des as de Damien Snyers
Légion, à fleur de peau de Brandon Sanderson
L’Ours et la Colombe, Ana l’étoilée T1 d’Ophélie Bruneau
Les 81 Frères, Chroniques de l’étrange T1 de Romain D’Huissier
L’Origine des Victoires d’Ugo Bellagamba
Wika et la fureur d’Obéron, Wika T1 de Thomas Day et Olivier Ledroit
Techno Faerie de Sara Doke
L’Oiseau bleu de Marie-Catherine d’Aulnoy
Échos obscurs de Denis Labbé
Journal d’un marchand de rêves d’Anthelme Hauchecorne
Chroniques d’un rêve enclavé d’Ayerdhal
Le Club Vesuvius, Lucifer Box T1 de Mark Gatiss
L’Homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu
Quantpunk, Anthologie

Ce fut un challenge très enthousiasmant. J’en referais volontiers un autre du même style un de ces jours.

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Une anthologie publiée chez Realities Inc, en numérique et à tout petit prix.

 

quantpunk

Présentation de l’éditeur :

Qu’est-ce que le Quantpunk ? C’est la question à laquelle les douze auteurs de ce recueil ont eu à répondre, dans une tentative de créer un nouveau genre, dérivé du cyberpunk et du steampunk, faisant appel aux découvertes de la physique quantique et des technologies qui en découlent, sans oublier la philosophie propre au mouvement punk.
Le résultat ? Onze textes plutôt disparates, preuve s’il en faut que l’exercice n’a rien d’évident. Le « Quantpunk », tout comme la mécanique quantique, résiste à la compréhension. Vouloir le définir, c’est laisser s’effondrer une foule de possibilités pour n’en conserver qu’une. Le regard de l’auteur influe sur son univers, et c’est particulièrement flagrant dans les textes qui constituent ce recueil.
Le Quantpunk est-il science-fiction, fantasy ou fantastique ?
Il est tout cela à la fois.
Est-il facétieux ou sérieux ?
Tout cela à la fois.
Jusqu’à ce que vous ayez tranché.

Sommaire :
– L’Homme au cerveaunivers d’Anthony Boulanger
– Le chat, les punks et la photocopieuse quantique de Lucie Pierrat-Pajot
– Cas de conscience de Sylvain Boïdo
– No past, no future, no Proust de Manon Bousquet
– Guanyin du sutra électrique de Jérôme Cigut
– Le chat ne s’est pas échappé de la boîte, il n’y a jamais été de Guillaume Parodi
– Mémoires mortes de Xavier Portebois
– Le prince est mort, vive le prince de Tesha Garisaki
– L’homme fractal de Fabien Clavel
– Conflux de Mathieu Rivero
– Transition d’André Woodcock & Thierry Fernandez

*

Toi aussi découvre le quantpunk, ce qu’il est et n’est pas, ce qu’il pourrait être… Le concept en lui-même m’a intéressée car il promettait originalité et diversité ; des IA et des chats (forcément), des punks et des mondes parallèles déployant l’éventail des possibles, des problématiques humaines, voire humanistes, des réalités qui s’épanchent, se mêlent, se contaminent et des récits allant du désenchantement du cyberpunk à l’incertitude migraineuse du fantastique. Qui ne serait pas tenté ?!
Je me suis très vite prise au jeu. Le premier texte, L’Homme au cerveaunivers, nous plonge tout de suite dans le bain. On y découvre un monde où les capacités psychiques des humains ont évolué. Classique, me dira-t-on, mais non, pas tant que ça. J’ai beaucoup aimé le background ainsi que le personnage et ai regretté la brièveté du récit.
Le deuxième texte est très drôle. Rien que le titre – Le chat, les punks et la photocopieuse quantique – est tout un programme. La fin, par contre, m’a semblé très abrupte.
Cas de conscience de Sylvain Boïdo est plus sombre et désenchanté. D’une certaine façon, il m’a rappelé la situation politique actuelle. On anticipe la fin, mais cela participe à l’envie de tourner les pages toujours plus vite. Je parlais avec ma liseuse, mais bizarrement les personnages ont refusé de m’écouter…
No past, no future, no Proust est une nouvelle plus légère qui m’a tout de suite séduite. Il faut dire qu’à partir du moment où on a une bibliothécaire psychorigide et un certain type de créature (faut lire, je ne vais pas tout dévoiler !) je suis conquise.
Guanyin du sutra électrique est un récit complexe qui mêle science-fiction, mythologie et philosophie, avec une narration puzzle comme je les aime. Je ne suis pas sûre d’en avoir intégré toutes les subtilités et il mériterait sans doute une seconde lecture. C’est néanmoins un très bon texte.
Le chat ne s’est pas échappé de la boîte, il n’y a jamais été se situe entre le fantastique et l’anticipation. Je n’ai pas été touchée autant que je l’aurais dû par les déboires du personnage, peut-être parce que le point de bascule était trop franc, trop tranché, et la fin pas très crédible. J’ai cependant apprécié le contexte qui donne à réfléchir.
La nouvelle suivante nous entraîne dans un univers virtuel, ou pas. La problématique de Mémoires mortes est particulièrement intéressante. Qu’est-ce qui fait notre conscience ? Est-elle copiable, numérisable ?
Dans Le prince est mort, vive le prince, le protagoniste explore des univers parallèles en quête de vengeance. J’ai apprécié l’aspect psychologique du récit, la façon dont l’auteur nous démontre l’importance des détails et dont elle analyse les nuances de la personnalité de ses personnages ainsi que la construction de celle-ci.
Avec L’homme fractal, Fabien Clavel prouve une fois de plus – s’il en était besoin – son talent de bâtisseur. Il n’écrit pas, il construit. Je suis toujours admirative de la qualité stylistique qu’il met entièrement au service de ses intrigues. Les deux s’équilibrent parfaitement. Et, bien sûr, j’ai beaucoup aimé cette nouvelle.
Conflux de Mathieu Rivero est un rien convenu, mais demeure un très bon texte malgré tout. J’ai déploré les coquilles (qui sont plus nombreuses dans cette nouvelle-ci), mais apprécié le propos.
Enfin Transition, le dernier texte, est celui qui m’a le moins plu. J’ai aimé les références, cependant je ne suis pas fan des scènes de combat à rallonge. Je n’en voyais plus la fin.
J’ai été conquise par cette anthologie décalée qui dépoussière les codes et métisse les genres. On est plus du côté cyber de la Force que du côté steam, mais ce n’est pas un mal car cela va à contresens de la mode actuelle. La grande variété des thèmes et des styles est indubitablement son point fort. C’est un ouvrage à découvrir absolument.

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Màj : On me dit dans l’oreillette que les coquilles que j’ai mentionnées ont été corrigées.

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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Lire un livre dans lequel une IA ou des robots ont un rôle prépondérant.

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Une novella de Ken Liu parue aux éditions Le Bélial’ dans la collection une heure-lumière.

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Présentation de l’éditeur :
Imaginez un procédé scientifique révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée. Par une seule et unique personne. Sans aucune possibilité pour l’observateur d’interférer avec l’objet de son observation. Un procédé qui ouvre les portes de la connaissance, de la vérité, sur les périodes les plus obscures de l’histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d’Etat. Avez-vous déjà entendu parler de l’Unité 731 ? Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le lieutenant-général Shirö Shii, cette unité militaire de recherche bactériologique se livra à l’expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d’un demi million de personnes… Cette invention révolutionnaire va enfin permettre de savoir la vérité sur ces terribles événements, à peine reconnus en 2002 par le gouvernement japonais, et couverts pendant des années par le gouvernement américain. Quitte à mettre fin à l’Histoire…

Je n’avais pas lu la quatrième de couverture. Je suis arrivée confiante, parce que c’était Ken Liu. Je pense avoir bien fait, je vous encourage donc à zapper cette chronique et à vous procurer cette novella sans rien savoir de plus.
Si malgré mes avertissements vous n’avez pas envie de vous jeter dans l’inconnu, voici mon avis :

La forme m’a tout d’abord interpellée. L’Homme qui mit fin à l’histoire est construit comme un documentaire, ou plutôt comme la transcription de celui-ci. Notes de production, plans minutieusement décrits, explications préliminaires, témoignages… L’auteur a parfaitement créé l’illusion. Le début est un peu déroutant mais, très vite, on y croit.
S’il vous était offert de voir le passé une unique fois, quel moment choisiriez-vous ? Quel lieu ? Et pourquoi ?
Anticiperiez-vous également tout ce que cela peut impliquer sur le plan moral ?
Dès les premières minutes du documentaire, une théorie nous est exposée : voir le passé serait possible. Cependant, à partir du moment où le « voyage » est effectué, ce pan de l’histoire devient inaccessible pour d’autres. Si l’idée est née de bonnes intentions, on la verra attaquée, dévoyée, puis remisée par un monde qui n’est pas prêt à regarder son passé en face.
Les deux personnages principaux espéraient mettre en lumière une période particulièrement sombre de l’histoire, mais pas si éloignée que ça. Si j’ai souvent entendu parler des expériences menées par les Allemands sur les prisonniers durant la seconde guerre mondiale, ce n’était pas le cas pour celles des Japonais sur les Chinois. À dire vrai, quand j’ai étudié cette période au lycée, les cours étaient très centrés sur l’occident… Aussi, j’ai trouvé cet ouvrage, basé sur des faits historiques rigoureusement vrais, intéressant.
Cette novella mêle science-fiction et histoire pour mieux développer plusieurs problématiques qui ont nourri ma réflexion. Quand j’en ai parlé à une personne de mon entourage, il m’a été répondu : oui mais c’est faux, c’est juste de la SF. Réponse qui m’a exaspérée. La puissance de la SF est justement qu’elle permet de repousser les barrières de la réflexion, de décloisonner un problème pour l’appréhender sous d’autres angles.
Comment l’humanité réagirait-elle face à un tel procédé ? L’utiliserait-elle à bon escient ou pour détruire la vérité ? Accepterait-elle les témoignages de ses pairs ou s’enfoncerait-elle davantage dans le négationnisme ?
D’un point de vue éthique et humain, mais également historique, cette novella est passionnante. Certains passages m’ont bouleversée et je ne peux que vous recommander cette lecture.

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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans les catégories suivantes :
– Lire une œuvre SFFF écrite par un auteur de couleur ou métissé. Que c’est moche, écrit comme cela. Mais il faut quand même bien trouver un terme : allez… tout sauf blanc.
– Lire une œuvre de SFFF par un auteur non occidental.

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Un roman de Mark Gatiss publié chez Bragelonne.

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Présentation de l’éditeur :
Une immersion étourdissante dans le monde fascinant de la haute société edwardienne – et de ses bas-fonds. Plongez dans cette aventure de Lucifer Box, portraitiste de talent, dandy, bel esprit, mauvais garçon… et le plus irrésistible des agents secrets de Sa Majesté. Où il découvre qui s’amuse à assassiner les meilleurs scientifiques du royaume – tout en déterminant la façon la plus seyante de porter un œillet blanc à sa boutonnière.

Un roman d’espionnage dans un univers steampunk, comment aurais-je pu manquer cela ? Étant de surcroît fan de Sherlock, série dans laquelle Mark Gatiss officie en tant qu’acteur mais également scénariste, j’étais très curieuse de découvrir les aventures de Lucifer Box. Mais j’en attendais peut-être trop et le bilan est plus que mitigé…
Ce roman est avant tout l’incessant verbiage d’un dandy narcissique au dernier degré… Lucifer se trouve beaucoup de charme, néanmoins, si celui-ci opère relativement bien sur les autres personnages, il n’a jamais eu d’effet sur moi. Malheureusement, ce n’est pas non plus le genre de personnage imbu de lui-même qu’on adore détester, il est juste agaçant. Il peut faire parfois preuve de bons sentiments (qui ne suffisent pas à le rendre sympathique), mais il est la plupart du temps odieux, égocentrique, indélicat et caractériel. C’est très pénible à force, d’autant que l’intrigue est à la fois poussive et simpliste. Tout est lié, tout lui tombe tout cuit dans le bec. Il suit le flot des événements bien tranquillement et le hasard faisant tellement bien les choses, la piste se déroule seule sous ses pas comme un vaste tapis rouge.
Il n’est pas non plus aidé par les seconds rôles, tous plutôt fades et caricaturaux.
On nous promet de l’humour et il y en a, heureusement d’ailleurs. Cabotin, un peu grinçant et répétitif, mais ça fait passer le temps. Par contre, les jeux avec les noms deviennent assez vite lassants. Le tout manque de finesse, mais c’est surtout une question de goût.
Je sais qu’il y a pire et que le fait d’avoir lu beaucoup trop de romans de ce genre me rend peut-être plus exigeante que je ne le devrais. Cependant, j’en attendais beaucoup mieux et au final me suis ennuyé ferme. Si j’avais apprécié le narrateur, j’aurais mieux supporté de tout voir venir avant lui.
C’est dommage, il y avait de l’idée. Pour autant, je vais en rester là avec cette série. Ça ferait un peu cher la seconde chance…
J’en profite également pour glisser un mot sur la collection steampunk de Bragelonne dont le design est superbe. Les couvertures sont belles, la mise en page soignée, cependant… les matériaux se révèlent décevants. Ces livres vieillissent mal, mais encore faut-il qu’ils en aient le temps. Les dorures se font la malle, les pages ne sont pas toujours bien massicotées et le collage montre vite ses limites… Quand on achète un grand format, ce n’est pas pour que les pages se détachent à la première lecture.

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Pour d’autres avis, vous pouvez consulter Le Bibliocosme ainsi qu’Un Papillon dans la Lune.

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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Lire une œuvre de SFFF écrite par une personne issue ou militant pour la communauté LGBTQIA.

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Aussi connu sous le titre de Parleur, ce roman d’Ayerdhal est publié par Le livre de poche et également disponible en grand format chez Au diable vauvert.

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« Le Dogme est une hiérarchie qui entend ordonner le monde à sa convenance, sous prétexte que l’individu n’en est qu’une infime partie. Alors il dicte ce qu’il convient pour chacun sans qu’il revienne à tous la même part. Il flatte les puissants afin de croître dans leur ombre. Il rassure les faibles afin qu’ils s’en tiennent à leur impuissance. Le Dogme est une machine à conserver le monde en l’état. Qui, à part les puissants, peut s’en contenter ? »

Face aux rois, aux nobles, au clergé, à une Ghilde obsédée par sa richesse, les habitants de Macil, accablés par le poids de l’impôt, luttent contre la famine et les pillards. Sur la Colline, quartier de cette cité médiévale, règnent recruteurs, faiseurs de dîme et de gabelle. Un curieux pèlerin, vagabond visionnaire que les Collinards appelleront « Parleur », va y introduire les rêves de justice d’un poète assassiné.

Ayerdhal nous conte ici l’insurrection de la Colline, quartier très pauvre de la grande cité de Macil. Cela commence avec Karel, jeune poète assassiné pour ses vers séditieux, et se poursuit avec sa sœur, Vini, accueillant le correspondant de son frère, nommé Parleur. Petit à petit, celui-ci, entouré de ses amis, tente d’insuffler aux Collinards l’envie de s’entraider, puis celle de se rebeller.
Le message de cet ouvrage, en fait assez ancien, est toujours d’actualité. Certains en parlent comme d’un roman de fantasy, il a d’ailleurs été primé dans ce genre. Cependant, il a également été publié dans des collections de science-fiction. Le cadre est imaginaire, mais c’est bien le seul lien avec la fantasy. La portée humaniste de la réflexion est, quant elle, typiquement dans l’esprit de la SF. Mais quoi qu’il en soit, on ne lit pas Parleur pour l’un ou l’autre de ces genres, ni même comme un roman. Plus que cela, il s’agit d’une réflexion intellectuelle sous forme de récit, un essai politique et social accessible à tous.
La démonstration n’est-elle viable que dans le cadre d’un monde imaginaire ? La question est légitime. Les racines en sont réelles, puisées dans les tentatives, rarement heureuses, de l’humanité de créer une société plus égalitaire. On pense à la Commune, bien sûr, mais pas uniquement. L’auteur a créé un monde in vitro, pour nous montrer ce que l’entente et la raison pourraient donner si chacun y mettait du sien. Malheureusement, cela ne semble pas toujours réaliste… La réflexion est toutefois très intéressante, elle nous pousse à privilégier le dialogue, l’entraide et la non-violence plutôt que l’individualisme (même s’il ne faut pas l’étouffer) et les conflits.
Ce récit est un « et si » mis en œuvre pour nous déciller. On peut faire le choix de survivre seul ou de surmonter les différences pour s’allier et vivre plus décemment, on peut faire le choix de subir le système et d’agir comme celui-ci l’attend de nous ou d’en créer un autre plus juste.
Je suis une îlienne, pendant longtemps les gens de chez moi étaient dans le même bateau. Qu’ils se détestent ou s’apprécient, il a bien fallu qu’ils maintiennent un tissu communautaire solide. Ce n’était pas non plus idyllique, il ne faut pas se leurrer, mais on gagnerait à recréer des liens auxquels la société actuelle n’encourage guère.
Mais j’en reviens au roman… L’humanité est pleine de contradictions, elle se moque bien de la rhétorique, ainsi, les mots pourtant sensés de Parleur ne nous semblent pas pouvoir arrêter une dispute, d’autant quand chacun des partis ne cherche qu’à assurer sa survie. Mais la question se pose, a-t-on au moins essayé ? Souvent, l’impossible est une barrière que l’on pose soi-même et que ne connaissent pas les rêveurs. Alors oui, il y a quelques facilités dans cette démonstration, mais je pense que la naïveté que l’on peut reprocher à la démarche de Parleur (et de l’auteur) est en fait là pour nous dire : cela pourrait être si simple. En tout cas je comprends l’idée et le message est intemporel, volontairement applicable au plus grand nombre.
C’est la partie du roman que j’ai préférée car elle m’a donné du grain à moudre. Mais, à côté de cela, il y a les personnages et des bribes de leurs histoires personnelles. Là j’ai moins accroché. Parleur est certes intelligent et un rhéteur hors pair, mais il m’a beaucoup agacée. Il y aurait long à dire sur ses propres contradictions, sur son comportement, sa façon de traiter les autres et particulièrement Halween. Je n’ai pas trouvé normal que celle-ci doive renier tout ce qu’elle est. Il l’y pousse bien qu’il dise le contraire. Puis je n’adhère pas au principe de ne pas se défendre. J’admets en outre difficilement qu’on fasse la morale, et des reproches, à des gens qu’on a encouragés dans une voie. On m’a appris qu’il fallait assumer ses choix ou en changer, mais que se fustiger ne sert pas à grand-chose.
Ces personnages ne sont pas très crédibles à mon sens, trop caricaturaux. J’ai eu du mal à m’intéresser à eux individuellement, pourtant je me souciais du sort de la communauté. J’ai alterné entre les moments d’intérêt, concernant les questions philosophiques que pose le récit, et l’indifférence face à leurs petites histoires. Néanmoins, mes yeux se sont embués pour eux et ça n’est pas rien. Je suppose que, mine de rien, j’ai fini par m’attacher…
Même si elle est basée sur des faits et des préceptes connus, cette réflexion sur l’humanité, la vie en communauté et les manipulations en tous genres m’a beaucoup apporté. Je comprends pourquoi beaucoup de gens parlent de ce roman comme d’un incontournable.

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sfff-diversite

Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Un livre SFFF parlant d’une ou de femme(s) dans la guerre.

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