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Archive for the ‘Feuilles froissées’ Category

Un roman de Ludovic Roubaudi, publié chez Serge Safran éditeur.

 
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Présentation de l’éditeur :
Quand il ne vend pas des couteaux à huître sur des foires, et qu’il ne discute pas avec Nadège, la vendeuse d’égouttoirs, Camille cherche à réconcilier ses deux voisins qui se haïssent : Mme Fillolit, vieille dame acariâtre, et Dlahba, le maçon slave et bougon. Lorsqu’il rencontre Merveille devant leur porte, son coeur chavire, sa vie bascule. Qui est vraiment cette jeune femme ? Un épais mystère l’entoure. Camille et Nadège enquêtent. Les voilà soudain accusés des pires crimes et menacés. Le mystère sera-t-il levé ? Les secrets de famille déterrés ? Seules conditions pour que Camille et Merveille puissent enfin s’aimer.

Camille et Merveille ou l’amour n’a pas de cœur est le récit d’un amour inattendu, un roman moderne plein de promesses qui démarre au quart de tour. Le narrateur, loquace, un rien gouailleur, ferre le chaland dès le premier chapitre. C’est son boulot, faut dire, il est démonstrateur dans les foires. Les mots sont ses amis, la littérature et le cinéma aussi, et s’il aime bien parfois jouer sur les registres langagiers, on sent que le gars a de la culture.
Il nous dépeint son quotidien, son boulot, ses voisins hauts en couleur et son associée, la belle Nadège qui a oublié d’être bête. Jusqu’au jour où, dans un coin de porte, il rencontre une femme qui va totalement chambouler son existence.
Cela commençait bien, le ton était plaisant, les personnages prometteurs, mais j’ai très vite déchanté. Il y a d’abord eu une remarque, de celles qui me mettent les nerfs en pelote :

« Je ne sais pas si les femmes subodorent la puissance de notre désir et le risque qu’elles prennent à compter sur notre retenue.
C’est à ce moment-là du désir que l’on prend conscience de la finesse du vernis de civilisation posé sur notre peau humaine. Un rien. Un souffle suffirait à nous plonger dans la barbarie et à nous pousser à prendre sans question ce que nous désirons. »

C’est avec ce genre de conneries qu’on justifie n’importe quoi… Je ne vais pas lancer un débat, mais le charme s’est brisé net et les défauts du texte autant que de l’intrigue sont devenus bien plus aigus.
Camille et Merveille, c’est l’histoire d’un coup de foudre et, comme chacun sait, on se lasse prestement de l’hébétude amoureuse. Des pages et des pages de Camille se pâmant devant une femme dont il n’est même pas pressé de connaître le prénom… C’était trop pour moi.
Cette poésie de la parole que l‘auteur tente d’insuffler à son texte finit par sonner creux. Entre références cinématographiques pêle-mêle et psychologie de comptoir, on se dit que la littérature de bobo ça va cinq minutes…
Il y a de jolis passages, mais rien qui sauve vraiment l’ensemble. J’ai en outre les incohérences en horreur, alors quand une conversation commence au téléphone et se termine de visu, forcément je grince des dents.
L’avantage de ce texte est qu’il se laisse lire ; les chapitres sont courts, les dialogues nombreux. C’est bien sa plus grande qualité. Pour le reste, ça n’a pas pris. Avec son ton patelin et sa prétendue sincérité, c’est un récit plein de prétendues vérités sur les hommes, les femmes, la maternité, assenées avec juste ce qu’il faut de prétention pour clore tout débat.
Ce qui m’a fait continuer ma lecture, outre le fait qu’il s’agissait d’un service presse, c’est que l’on se demande quand même un bout de temps qui ment dans cette affaire. Pourtant, même cela traîne en longueur et retombe comme un soufflé à la fin.
Ce fut une lecture décevante a bien des égards.

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Phoebus Mortel

Un roman de Thomas Andrew, publié chez Sidh Press.

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Phoebus Mortel est une romance paranormale M/M, axée sur le personnage de Glen Landsbury, jeune homme de bonne famille qui vient d’entrer à Harvard.
N’ayant pas aimé le premier tome de Drek Carter (pour cause de héros aussi misogyne que bourrin), j’ai néanmoins tenté la lecture du spin off en me disant qu’un autre personnage me serait peut-être plus sympathique. Et puis on me promettait une belle histoire d’amour et de l’humour… Depuis le temps, je devrais savoir que les promesses de certains auteurs sont aussi fiables que celles des candidats à la présidentielle.
En ce qui concerne le capital sympathie du personnage, là aussi faudra faire avec. Vous vous souvenez des bijoux fantaisie qui changeaient de couleur selon la température du corps ? Eh bien, la personnalité de Glen, c’est un peu pareil… Quand le vent souffle, il tourne la tête. Il fait preuve de la même constance dans ses amours, notamment quand il s’excuse d’avoir trop longtemps pleuré son soi-disant grand amour ou qu’il est attiré par tous les mecs qui passent alors que la seconde d’avant il se morfondait encore, mais à propos de son séduisant colocataire cette fois. Et comme dans toute romance (ça devient de plus en plus lassant) Glen est irrésistible. S’il y a un gay dans le périmètre, il est pour lui. Qu’est-ce que ce serait si Killian, le fameux coloc’ source de tous ses fantasmes, n’était pas tout le temps sur son chemin pour l’empêcher de céder à ses pulsions…
La relation qui se construit petit à petit entre Glen et Killian est d’un ennui mortel (voilà au moins une partie du titre qui se justifie). Deux vraies girouettes… Les événements semblent se répéter inlassablement, comme si l’auteur avait voulu transformer une nouvelle en roman et peinait à meubler.
Le style n’arrange rien. J’ai décidément beaucoup de mal avec l’humour bien lourd de Thomas Andrew, mais aussi avec son usage du vocabulaire. Il y a une nuance dans l’usage des synonymes qui semble lui passer au-dessus de la tête.
Entre la cohérence qui avait décidé de prendre des vacances, les clichés de la romance qui filent aussi vite qu’un collant premier prix et les dialogues qui rappellent furieusement les sitcoms des années 80, j’ai payé cher ma curiosité.

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Une romance paranormale de Maria J. Romaley, publiée chez Rebelle.

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nitescence

Présentation de l’éditeur :
Une mère dont la vie n’a de sens que l’existence de son fils voit son monde basculer dans les méandres incertains d’une autre réalité. Là, règle une guerre, cachée aux yeux des mortels, entre des créatures mythiques dont seuls ses rêves pouvaient lui souffler l’existence.
Que faire quand on est partagé entre une passion interdite et un amour protecteur plus puissant que sa propre raison ? Que faire quand notre vie est menacée à chaque instant et que l’on entraîne avec nous, amis et famille ?
La mort n’est pas une réponse acceptable lorsque la vie d’un enfant est en jeu…

Prenez des anges et des démons. Donnez-leur un autre nom pioché dans une autre mythologie, parce que ça fait à la fois plus cool et plus ancien, mais n’exploitez absolument pas cette mythologie (sinon ça pourrait devenir trop original), deux ou trois mots en sanskrit sont amplement suffisants. Surtout n’oubliez pas de rendre vos anges et démons extrêmement manichéens : les gentils sont très gentils et lumineux, ils se nourrissent des bons sentiments des humains, les méchants sont très méchants et ont donc de grandes ailes sombres, évidemment ils bouffent des âmes humaines dès le petit-déjeuner (les céréales ne sont pas bonnes pour la ligne et les mauvais sentiments ne tiennent pas au corps). Utilisez tout cela pour mettre en valeur des amours interdites et vous obtiendrez ce roman.
Et moi j’ai passé l’âge. Si j’avais encore 12 ans et un bagage littéraire des plus succincts, sans doute aurais-je apprécié, mais là non, c’est trop immature. L’intrigue de fond, qui en fait ne sert que de prétexte, est délayée, c’est la romance qui importe et elle ne m’a pas emballée. Nous avons un héros froid et blessé par la vie (très original…) et une héroïne bien gentille qui semble être la réincarnation d’un bisounours, mais qui se trouve tellement banale qu’elle se sent obligée de le répéter une fois par page. Néanmoins, elle est exceptionnelle, ce qui la met en danger, alors il doit la protéger, trouvant enfin le nouveau but qui lui manquait pour supporter sa longue existence. Et ils s’aiment au premier regard, bien sûr, mais ne se comprennent pas… On enchaîne donc les quiproquos aussi bien que les platitudes et lieux communs. Je n’ai jamais vu autant de points d’interrogation à la page tant le tout semble être une suite ininterrompue de questionnements des personnages l’un à propos de l’autre… Pourquoi a-t-il fait-ci ? Pourquoi a-t-elle dit ça ? Pourquoi ai-je ouvert ce livre ? (Ah non, la dernière est de moi…) C’est usant à force. Ce n’est pas parce qu’il s’agit de romance paranormale que tout doit être cousu de fil blanc, d’autant qu’il y a de trop nombreuses incohérences dans ce récit, ce qui n’en améliore pas la vraisemblance.
En bref, je me suis terriblement ennuyée et j’aurais mieux fait de passer mon chemin.

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Ella enchanted

Avant de parler du film, j’aimerais dire un mot sur le roman dont il est l’adaptation : Ella l’ensorcelée en français, qui est publié par L’école des loisirs. Il s’agit d’un excellent ouvrage qui peut être lu par des jeunes autant que des adultes, bien écrit, réfléchi, pas mièvre pour deux sous. Ma première lecture date d’une dizaine d’années au moins et je garde beaucoup d’affection pour cette belle histoire que je trouve très positive pour la gent féminine. L’intrigue s’inspire du conte de Cendrillon, que je n’affectionne guère car il a pour personnage central une jeune fille incapable de prendre son destin en main. Cendrillon subit les bonnes autant que les mauvaises choses qui lui arrivent. Ella l’ensorcelée nous offre une autre approche et une héroïne tout sauf fataliste. Si Ella se montre soumise, c’est qu’une fée lui a jeté un sort, pensant lui faire un beau cadeau (ou plutôt à ses proches…). Elle est forcée d’obéir dès qu’on lui donne un ordre, dût-il la mettre en péril. Elle se bat de toutes ses forces contre cela. C’est une jeune fille indépendante, intelligente, elle ne reste pas passive à attendre le prince qui la sauvera. Et, pourtant, prince il y aura…

Parce que j’ai aimé le roman et que la magie est encore présente quelques années plus tard, je n’étais pas tentée par l’idée de voir le film. J’avais peur qu’il gâche tout et, honnêtement, j’avais raison.
Cependant, ces derniers temps le roman m’est revenu en tête et je me suis dit que j’allais quand même essayer pour le Winter Mythic Challenge, après tout, peut-être serai-je agréablement surprise… Temps perdu, au final je ne sais même pas comment j’ai pu regarder ce film en entier.
Que dire ? Cela faisait longtemps que je n’avais rien vu d’aussi kitsch. Il reste peu de la trame du roman dans le scénario du film, si ce n’est le début, et même si je comprends la nécessité d’adapter un récit écrit pour une transmission plus visuelle, je m’interroge sur l’utilité de rajouter une intrigue secondaire (et les personnages qui vont avec) alors que l’on n’exploite pas vraiment la trame principale…
Mandy, la sage marraine d’Ella, devient une potiche, son père s’efface dans le décor, emportant avec lui une partie de la dynamique familiale complexe qui donne corps au récit, mais évidemment il n’en oublie pas de ramener à sa fille une méchante belle-mère et la progéniture dégénérée de celle-ci… Un peu trop dégénérée d’ailleurs. Et Ella se doit de se battre pour libérer des peuples opprimés qui n’ont rien à faire dans cette histoire…
L’humour est très lourd, il repose sur des anachronismes censément drôles et sur des acteurs qui sur-jouent un maximum, rendant ainsi l’histoire assez bêbête… La bande de filles décérébrées qui constitue le fan-club du prince m’a particulièrement écœurée.
Ce long-métrage ne nous offre qu’une héroïne insipide, un prince qui n’a rien de charmant, à part son nom, des méchants plus pathétiques les uns que les autres, une intrigue sur le racisme construite de bric et de broc et une fin particulièrement ridicule…
La morale de l’histoire, si belle dans le roman, devient complètement neuneu. Ce film amusera sans doute les très jeunes enfants grâce aux gags visuels, mais il ne vole vraiment pas haut, préférez-lui de loin le roman.

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challenge WMF

Challenge Winter Mythic Fiction

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Un roman de Lisa Kleypas, publié chez J’ai lu.

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sous lemprise du desir kleypas

Amanda, écrivain en plein essor, est une vieille fille de trente ans à Londres en 1836. Bien décidée à ne pas rester vierge toute sa vie (elle a bien raison), elle décide de se payer un gigolo pour sa nuit d’anniversaire. Mais il se pourrait que son invité ne soit pas celui qu’elle espérait.
Jusque-là, tout va bien, et ensuite…

Chaque fois que j’ai lu une romance, même si j’admets qu’il n’y en a pas eu des masses, j’y ai trouvé :
– Une jeune femme pas à l’aise dans ses escarpins. Les raisons pour lesquelles elles n’étaient pas dans la norme importent peu au final, il faut juste qu’elles soient plus ou moins décriées pour qu’un beau mâle qui se fout de l’opinion des autres vienne leur démontrer qu’en fait elles sont bien supérieures à tous ceux qui leur jettent des pierres.
– Une homme riche, beau, tourmenté par un passé douloureux qui l’empêche de s’engager ou de faire confiance, exaspérant en façade mais ayant un bon fond et une nature chevaleresque. Evidemment c’est aussi le coup du siècle… Il arrive pour sauver la gentille héroïne de ses démons et, parce qu’il a de la chance, elle le sauve aussi.
C’est beau, c’est bisounoursland à tous les étages, avec un peu de cul en plus.
Je suppose donc que c’est la norme pour n’importe quelle autre romance et ici ben on n’échappe pas à la norme. Je m’y suis faite, je peux gérer, même si ce n’est définitivement pas mon délire.

Vous me direz que je ne suis pas romantique, vous aurez sans doute raison, mais désolée, ce n’est pas de ma faute, je ne crois jamais à ce genre d’histoires et pour apprécier ma lecture, j’ai vraiment besoin d’y croire.
Ça se lit très vite, ce n’est pas désagréable, mais je n’ai pas réussi à me détacher de tous ces petits détails auxquels je ne croyais pas. Je suis restée bloquée sur le contexte historique qui ne collait pas. Je me suis focalisée sur la façon de servir le thé et autres trucs sans importance alors que sincèrement on s’en fout, ce n’est pas pour ça qu’on lit une romance…
Je n’ai rien contre les histoires d’amour, mais je veux une intrigue, une vraie, qui soit consistante et qui ne suive pas toujours le même sempiternel schéma. Est-ce qu’il existe l’équivalent du schéma de Propp pour la romance ? Si c’est le cas, les auteurs devraient le brûler…
Enfin bref, revenons à cette histoire-ci en particulier. Je ne me suis pas attachée aux personnages, en fait ils m’ont même exaspérée. Je suis restée très dubitative sur l’évolution de leur relation, aussi bien dans sa dimension affective que charnelle. Et j’ai quand même trouvé ce roman assez insultant pour la gent féminine malgré quelques choix assez progressistes pour l’époque à laquelle se déroule le récit. Si vous voulez mon avis, tous les aspects qui peuvent sembler féministes sont en fait l’arbre fruitier qui cache la forêt d’épineux carnivores (il y a bien un quelconque univers de fantasy dans lequel on peut trouver des épineux carnivores).
Alors non ça ne l’a pas fait, ni l’histoire d’amour ni le contexte ne m’ont convaincue.

Je suis désolée Chani, mais en fait j’ai préféré l’autre.

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Challenge mauvaise influence

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