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Posts Tagged ‘dystopies’

seven-sisters

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Futur pas si lointain, la planète est surpeuplée. Pour nourrir toute cette population, il a fallu modifier génétiquement les fruits, légumes et céréales afin d’accroître la production, mais cela a eu un effet secondaire étrange. Les grossesses multiples se sont généralisées. La solution a finalement aggravé le problème. Pour pallier cela, le gouvernement a mis en place des mesure drastiques : aucune grossesse non-autorisée, un seul enfant par couple. Les contrôles sont stricts, tout le monde doit porter un bracelet d’identification. Ceux qui contreviennent à la loi voient leurs enfants partir vers les centres de cryogénisation qui leur promettent un avenir radieux quand la Terre sera prête à les accueillir.
Dans ce monde qui tient à un fil, une femme meurt en donnant naissance à sept petites filles. Son père décide de les cacher et donne à chacune le nom d’un jour de la semaine, le seul durant lequel elle pourra sortir et endosser leur identité commune : Karen Settman.
Ce stratagème fonctionnera durant des années, jusqu’à ce que l’une des sœurs ne rentre pas.
Fait assez rare, la bande-annonce m’a beaucoup intriguée et donné envie de voir ce film au pitch très prometteur. « Vous ne devinerez jamais la fin » assurait-elle… Cependant, je suis au regret de dire que la promesse n’a pas été tenue. Si j’ai malgré tout passé un bon moment avec ce film, j’ai deviné la fin dès le début, ce qui a nettement gâché le plaisir.
Seven sisters est un film bourré d’action et on se laisse facilement entraîner malgré les rebondissements trop convenus. On ne s’ennuie pas, c’est un fait, mais le background aurait mérité d’être exploité plus en profondeur, de même que les caractères des sept sœurs. Peut-être connaissez-vous la comptine des nursery rhymes consacrée aux jours de la semaine. Je l’avais en tête durant tout le film et elle s’applique bien aux personnages. Mercredi, par exemple, est indéniablement poissarde. Elles semblent toutes tellement intéressantes et si différentes… Mais au final on ne fait qu’effleurer leur personnalité. Noomi Rapace a fait ce qu’elle a pu pour donner à chacune du relief, mais elle a clairement manqué de matière. Elles sont des images plus que des personnes et c’est, davantage encore que l’issue prévisible, ce qui m’a le plus chagrinée. En cela, on voit que je suis définitivement une lectrice…
On nous montre quelque chose d’intéressant, mais on n’a pas le temps d’y regarder de trop près, puisqu’il faut courir pour sauver sa peau… C’est un film, me direz-vous, nous ne sommes pas là pour faire du tourisme. C’est vrai, mais dans le cas présent c’est bien dommage, le potentiel de l’histoire est largement ignoré.
Cela est d’autant plus regrettable que le postulat de départ est assez crédible. Pas forcément en ce qui concerne les grossesses multiples dont l’explication me laisse dubitative, mais le problème de la surpopulation va forcément se poser dans l’avenir. Les pays riches s’approprient une grande partie de nos ressources et on sait que celles-ci sont en voie d’épuisement. Si ce film donne à réfléchir sur le sujet, sans se montrer moralisateur ce qui est tout à son honneur, ce n’est malheureusement que trop superficiel.
J’attendais quelque chose de beaucoup plus complexe, d’où l’avis mitigé, mais cela se laisse regarder. Ce film est avant tout un bon divertissement.

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Une anthologie publiée chez Realities Inc, en papier et en numérique.

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Sommaire :

– La septième idole, par Sylvain Lamur
– Terminus Turnus, par Ludovic Klein
– Autodafé, par Marie-Lucie Bougon
– Cadenas d’amour, par Bruno Pochesci
– Le sourire du barbare, par Sébastien Parisot
– La louve pourpre, par Julien Morgan
– Jeux dangereux au bord du monde, par Sylvain Bousquet
– Mirradh, par Manuel Le gourrierec
– Le sang et l’acier, par Xavier Portebois
– Une fois le papier enflammé, par Marianne Escher

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Réalités est une anthologie comme on les aime : des textes variés et inventifs qui permettent de découvrir des auteurs et d’explorer divers univers de SFFF sans s’ennuyer un seul instant.
Dans ces dix nouvelles on croise entre autres des robots, des ados livrés à eux-mêmes dans un monde apocalyptique, des mythes en lambeaux, des extraterrestres et des dragons. On explore des sociétés dystopiques, d’autres planètes et même une utopie… Drôles, tragiques, intenses ou surprenants, tous ces textes tirent à leur manière leur épingle du jeu. Je vais vous parler de mes préférés.
Dans La septième idole, des robots cherchent un sens à leur existence en se créant une religion. C’est bien vu. Un contexte savamment construit ainsi qu’une réflexion intéressante sous-tendent ce texte à la fois drôle et intelligent.
Autodafé, probablement ma préférée, est une nouvelle bourrée de références littéraires et superbement écrite. Très visuelle, elle nous permet d’observer les personnages aussi bien que la danse macabre des brûleurs de livres. Du début à la fin, je n’ai pu lâcher ce texte.
Cadenas d’amour est un récit à l’humour grinçant particulièrement divertissant. Seule la fin m’a un peu déçue, mais les circonvolutions de l’intrigue et le rythme enlevé m’ont beaucoup plu.
Plus initiatique, Jeux dangereux au bord du monde, a éveillé mon intérêt par l’originalité de l’univers dépeint. Des adolescents et enfants cherchent à survivre dans un monde que le néant ronge chaque jour un peu plus. Ils ont des préoccupations d’adultes mêlées à d’autres plus de leur âge. Mais comment s’affirmer et trouver sa place quand l’avenir est illusoire, ne dépendant que d’une éternelle fuite en avant ?
Dans Le sang et l’acier, j’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Xavier Portebois dont les textes possèdent toujours plusieurs niveaux de lectures et sont très subtils. Cette fois, se mêlent les caractéristiques du polar avec une réflexion sur l’humanité et le vivant. Est-ce la conscience ou la chair qui font de nous des êtres sensibles ? Ce texte parle de compassion, de différences, mais aussi de peurs et du rejet de l’altérité.
Pour finir, Une fois le papier enflammé m’a plu pour son aspect social et psychologique. Par petites touches, se dessine un monde surpeuplé, à tendance dystopique, dont le réalisme a de quoi faire grimacer.
Cette anthologie originale et pleine de surprises m’a offert d’excellentes lectures. Je vous encourage à parcourir à votre tour les dédales de toutes ces réalités.

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Un roman de Jean-Marc Ligny.

La version publiée chez ActuSF dans la collection Hélios a été remaniée.

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Présentation de l’éditeur :

En quelques années, Paris est devenue une ville fantôme. Ses derniers habitants sont plongés en permanence dans les réalités virtuelles, bien protégés par une enceinte qui garde à l’extérieur, en banlieue, les pauvres et les miséreux. Mais leur vie dorée est menacée par un tueur agissant dans la Haute Réalité tandis que de l’autre côté du périf, la révolte gronde. Dans ce climat explosif, Hang traque les scoops les plus sanglants pour mieux les injecter (et les vendre) dans ces mondes virtuels pendant que Kriss enquête pour neutraliser ce serial killer…

ActuSF poursuit les rééditions des ouvrages de Jean-Marc Ligny avec Inner City, roman Cyberpunk originellement paru en 1996. Cette version a été retravaillée pour prendre en compte les progrès technologiques de ces vingt dernières années.
L’action d’Inner City se déroule dans un futur difficile à situer, mais qui ne doit pas se trouver bien loin de notre propre époque. Paris est coupée de la banlieue, devenue une zone de combat quasi permanent où règne la loi du plus fort, par une barrière qui grille sur place toute personne qui voudrait la traverser sans autorisation. La province, quant à elle, est désertée. Les dictatures fleurissent de par le monde dans l’indifférence générale. Il y a deux types de personnes dans Inner City : ceux qui sont connectés à MAYA et ceux qui ne le sont pas. Entre eux, le fossé se creuse.
MAYA est un vaste réseau virtuel par lequel tout passe, des appels téléphoniques à la livraison des courses, sans parler des jeux et de la vie, de plus en plus virtuelle, de la majorité des connectés. Les inners se perdent dans ce dédale, qu’ils nomment Haute-Réalité, et y laissent parfois leur raison. Kris est psychoriste, elle récupère et tente d’aider les inners en perdition. Cependant, au cours de ses incursions en réalité profonde, elle va être confrontée à un mystérieux tueur dont l’existence même est sujette à conjectures.
Dans ce roman on suit plusieurs personnages. Il incombe au lecteur de placer à mesure les pièces du puzzle. Qui est le tueur ? Comment la société « connectée » en est-elle arrivée-là ? A-t-elle conscience qu’elle ne tient qu’à un fil ? Je me suis plus intéressée à Alice, la grand-mère de Kris qui vit en Bretagne, et à son amie déjantée Betsy, ainsi qu’à Zora et sa bande d’outers en banlieue, qu’au devenir de Kris et Hang qui sont pourtant les personnages principaux.
Je vais être franche, les réalités virtuelles, intelligences artificielles et, de manière générale, les ouvrages qui traitent de l’immersion dans ces « réalités » ne sont pas du tout ma tasse de thé. De fait, j’ai eu du mal à entrer dans cette histoire. Je n’ai rien contre le Cyberpunk qui, à mon sens, est un genre amenant à la réflexion. Ici, il est question d’immersion dans les réseaux virtuels et de la capacité du cerveau à faire ou non la part entre ce qui est vrai ou pas, la vieille polémique sur la dangerosité des jeux vidéo, mais aussi de l’abrutissement des masses. Les inners deviennent totalement inaptes à la vie en-dehors de MAYA, ils en feraient presque pitié. Ils sont assistés en permanence, dépendant du réseau et des robots qui font tant bien que mal fonctionner leur société déliquescente. À côté de ça, les non connectés ont leur lot de problèmes. Tout dépend de MAYA, même l’électricité. Il n’y a plus de transports, sauf de marchandises… Il est devenu très difficile de survivre en basse-réalité. De ce point de vue, Inner City est intéressant, mais il ne s’agit que du contexte. L’intrigue principale un peu fouillis et le background pas suffisamment développé à mon goût m’ont fait traîner les pieds. J’ai fini par accrocher à cette intrigue au cours des derniers chapitres, quand les événements s’enchaînent de façon plus intense, mais c’était un peu tard.
La fin est ouverte, je commence à avoir l’habitude avec cet auteur et cela ne me gêne pas. Bien au contraire, j’ai cette fois apprécié de pouvoir me faire ma propre idée sur le devenir de certains personnages. Toutefois, il reste des zones d’ombre, des choses que je ne m’explique pas, comme le rôle de Max dans tout ça. Quelles étaient ses motivations et l’origine de son implication ?
J’ai beaucoup aimé la nouvelle bonus qu’on trouve en fin d’ouvrage car elle met en scène des personnages que j’apprécie et qui sont complètement décalés. Elle apporte un peu de légèreté après cette ambiance plutôt sombre et désenchantée.
Inner City m’a laissé une impression mitigée. Je n’étais sans doute pas dans le bon état d’esprit au moment de sa lecture. N’hésitez pas à me faire part de votre opinion, je serais assez curieuse de discuter de ce roman avec d’autres lecteurs.

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Une nouvelle de Tesha Garisaki, publiée en numérique dans la collection e-courts de chez Voy’El.

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Dès ses premières lignes, La chasse aux marqués intrigue le lecteur grâce à une scène d’exposition sibylline. L’auteur ne dévoile les choses que petit à petit, ce qui rend la lecture d’autant plus haletante. Peu de pages suffisent pour être emporté dans cette dangereuse mégalopole et l’on s’attache presque aussitôt à Natalia, jeune fille altruiste qui essaie d‘utiliser son don au mieux, tout en évitant de se faire remarquer.
Dans cette Fantasy futuriste, les mages sont des proies. Leur don se transmet dès la naissance, par une marque que les parents apposent sur leur enfant et qui détermine leur pouvoir. Mais pourquoi les pourchasse-t-on vraiment ? Et qui se cache réellement derrière les androïdes programmés pour les tuer ?
Cette chasse aux sorcières est motivée par de nombreux enjeux et la problématique est intéressante. Elle aurait mérité d’être encore plus développée, bien que l’on obtienne finalement les réponses aux questions que l’on se pose en cours de lecture.
Celle-ci est prenante. On avance vite, à la poursuite de Natalia, comme pour la retenir, alors que l’on voit se profiler un drame quasi inévitable.
C’est un très bon texte, loin d’être convenu. Je ne déplore que la fin un peu abrupte. Même si la nouvelle se suffit à elle-même, j’étais bien avec les personnages, j’aurais voulu en savoir plus et je pense qu’il y avait matière à faire une bonne novella avec cet univers, ce contexte et ces personnages.

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Une nouvelle de Science Fiction de Sylvie Denis, publiée chez Armada éditions. Uniquement disponible au format numérique.

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La Jérusalem des Chevaliers Blancs – la cité de Dieu et de son prophète John Paul Sambara – est une communauté ultra religieuse vivant dans une enclave protégée. C’est là que vit une jeune fille, plus douée que les autres, qui tente d’en savoir plus sur son petit monde clos et sur l’univers extérieur.
Aidée par la Porte – prisonnier cybernétique faisant office de « portier » – elle va profiter du passage d’une fête foraine pour prendre contact avec les mystérieux « Hommes Libres et Singuliers ».
Parviendra-t-elle un jour à s’échapper et à vivre libre ?

Une dystopie exemplaire, qui a remportée le prix Rosny-aîné en 2000.

Dedans, dehors est une petite nouvelle dystopique comme je les aime. Le thème est courant, mais plaisant et très bien traité. L’élégance du style s’allie à l’intelligence du propos pour nous offrir un excellent moment de lecture.
Tout commence avec des extraits de la Déclaration des Droits des Hommes Libres et Singuliers. Mais qui sont-ils ? Et surtout qu’implique une telle Déclaration ? Si elle existe, c’est que les droits fondamentaux qu’elle évoque ainsi que la responsabilité de l’humain dans son propre destin ne sont pas évidents pour tout le monde.
Pourtant, quand commence l’histoire, on ne sait pas encore vraiment où l’auteur veut nous emmener. La narratrice, une jeune fille à l’esprit aussi brillant que caustique, ne se dévoile que petit à petit. Le lecteur voit sous ses yeux se craqueler la façade brillante de la Jérusalem Céleste à mesure que l’héroïne lui conte son histoire personnelle. Et elle en a des choses à dire…
Aussi lucide que secrète, cette gamine s’interroge, se souvient, se projette également dans l’avenir. C’est un plaisir de suivre ses réflexions autant que ses confidences.
Petit coup de cœur pour cette nouvelle un rien trop courte à mon goût. Le texte est bien construit et nous offre une histoire complète en soi, mais la fin est ouverte et j’avoue que j’aurais quand même bien voulu savoir la suite.

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