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Posts Tagged ‘éditions du chat noir’

Un roman d’Ophélie Bruneau, publié aux éditions du Chat Noir.

Vous pouvez également consulter mon avis sur le premier tome : L’Ours et la Colombe.

 

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Dans ce tome, notre sorcière moderne est de retour chez elle, à Londres, et tente de reprendre le cours de sa vie. Elle souffre encore des séquelles de sa dernière mission. Pour ne rien arranger, on lui a collé un vampire dans les pattes et une de ses amies sollicite son aide.
J’ai pris plaisir à retrouver Ana qui, ses dons mis à part, est une jeune femme de son temps. On peut facilement s’identifier à elle. Ana a une vie normale, des habitudes et des loisirs qui la rendent tangible. Et elle est amoureuse… mais ne sait pas comment faire comprendre à l’élu de son cœur qu’elle veut plus que son amitié.
Elle compte bien mettre à profit le prochain spectacle de sa troupe pour se rapprocher de Jayesh, sans savoir que son affection pour le jeune homme va l’entraîner sur une pente dangereuse.
L’ambiance sombre de ce roman et son décor de cabaret burlesque décati m’ont beaucoup plu. J’aurais aimé entrer un peu plus dans cet univers, cependant le principe même de la série est de nous offrir des intrigues brèves et enlevées. Celle de ce tome est plaisante bien qu’un peu trop basée sur l’action pour moi. On ne peut pas demander à un roman d’avoir le même impact qu’une série télé. En littérature, trop de visuel tue l’attention. C’est évidemment une considération personnelle, mais j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose pour contrebalancer tout ce mouvement, d’autant que la première personne, quand elle décrit des actes, devient vite lourde.
Toutefois, le principe du piège dans lequel tombe notre sorcière m’a séduite. Ophélie Bruneau dessine des motifs qui me parlent. C’est peut-être aussi pour cela que j’aurais souhaité un récit plus conséquent.
Ce deuxième tome confirme les impressions que m’a laissées le premier : Ana l’étoilée est une série sympa, des romans qui se croquent vite entre deux lectures plus denses.

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Un roman de Vincent Tassy, publié aux éditions du Chat Noir.

 

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Présentation de l’éditeur :
Anthelme croit en la magie des livres qu’il dévore. Étudiant désabusé et sans attaches, il décide de vivre en ermite et de s’offrir un destin à la mesure de ses rêves. Sur son chemin, il découvre une étrange forêt d’arbres écarlates, qu’il ne quitte plus que pour se ravitailler en romans dans la bibliothèque la plus proche.
Un jour, au hasard des étagères, il tombe sur un ouvrage qui semble décrire les particularités du lieu où il s’est installé. Il comprend alors que le moment est venu pour lui de percer les secrets de son refuge.
Mais lorsque le maître de la Sylve Rouge, beau comme la mort et avide de sang, l’invite dans son donjon pour lui conter l’ensorcelante légende de la princesse Apostasie, comment différencier le rêve du cauchemar ?

Imaginez que les romantiques Britanniques et Allemands se disputent des contes de fées très connus, les tordent en tous sens, les corrompent, mais les humanisent aussi… Saupoudrez cette œuvre improbable de gothique vampirique et vous obtiendrez Apostasie. Sorte de conte inversé, comme reflété par un miroir maléfique qui en montrerait la face obscure, ce roman distille son merveilleux discordant et atypique, tout en paraissant familier au bibliophage averti. On y retrouve les codes, bien qu’ils soient dévoyés, des genres précités, ainsi que de multiples références à d’autres ouvrages plus ou moins connus. Cette érudition se fond dans l’histoire et c’est un réel plaisir pour tout amoureux des livres.
La préciosité du style est parfaitement adaptée au récit, mais peut rebuter dans les premiers chapitres. C’est elle qui me rappelle beaucoup les écrits, poétiques et fourmillant de détails, de Mme d’Aulnoy en particulier, mais sans leur côté kitsch et par trop galant. Apostasie est composé de contes glauques, imbriqués les uns dans les autres. Ils s’enroulent autour de la trame principale et la nourrissent, comme pour mieux emprisonner le narrateur, mais aussi le lecteur, dans leur toile.
Anthelme est un jeune homme étonnant, à la fois naïf et aguerri. Grand lecteur et solitaire, il a choisi de vivre en marge de la société. Il y a une candeur dans sa façon d’être, à la fois innocence et potentiel en latence, qui fait qu’il est prêt à accepter toutes les bizarreries et que j’ai parfois eu l’impression qu’il réagissait comme on le fait dans un rêve : en sachant qu’on pourrait s’éveiller à tout instant. Anthelme a beaucoup lu… Il ne veut vivre, si ce n’est sa légende. Il s’éveillera presque malgré lui. J’ai appris à l’aimer, petit à petit.
Il en va ainsi des contes, mêmes sombres, le héros pénètre dans la forêt. Et celle-ci est loin d’être ordinaire… Elle est sylve aux arbres rouges, elle est organe pulsant… La forêt, dans les contes comme les récits médiévaux, est le lieu de la sauvagerie, sans notion de bien ni de mal. Les règles de la société n’y ont plus cours et elle peut s’ouvrir sur des pays imaginaires… Dans la forêt, on se perd et on se trouve, à la fois changé et plus proche de soi, on fuit le monde, mais on doit y retourner un jour. Dans celle-ci, au lieu d’une fée, Anthelme va croiser un vampire. Ceci dit, on peut se demander laquelle de ces deux créatures serait la plus cruelle…
J’ai eu quelques difficultés à m’immerger dans les aventures d’Anthelme et c’est à cause de la première partie, trop dolente… Bien écrite, sans nul doute, mais j’ai lu beaucoup de récits de ce type. Aujourd’hui je préfère la sobriété à la mélancolie langoureuse d’une poésie enrobée de préciosité qui se délecte de sa propre algie. Les rêves brisés des personnages m’ont rendue nauséeuse. Cet imaginaire mutilé, dont on regarde goutte à goutte s’écouler l’ichor, n’est pas pour moi. J’ai eu par moment l’impression d’observer malgré moi des scènes sordides que je n’étais pas censée voir. Ce n’est pas effrayant, c’est dérangeant. Il y a du sang, bien sûr, de la violence, mais, si vous craignez les récits horrifiques, sachez que cela reste tout à fait supportable. C’est plus malsain que gore.
Ce récit languide, froid comme une couleuvre, glisse sur l’esprit du lecteur, le fait frissonner, non de peur, mais de malaise, laissant une trace sinueuse et désagréable. C’est ce que je pensais en découvrant la première partie. Contrairement à Anthelme, je me méfiais. Et puis petit à petit on se laisse prendre au piège, on s’attache aux personnages… On voudrait inventer pour eux une fin heureuse. À l’instant où Anthelme entend les premiers mots de la légende d’Apostasie, j’ai été saisie. Comme chacun sait, le ravissement et le dégoût engendrent la fascination. Tout comme le héros, je ne pouvais plus m’échapper. J’ai adoré Ambrosius et Lavinia, leurs peines et leurs fêlures, leur grandeur et leur folie, leur amitié sans faille…
Ensuite, j’ai mieux compris la facture de la première partie. Puis, est venu le moment où je n’ai plus pu lâcher le livre. Il fallait que je voie s’accomplir la légende, que je sache la fin. Et je n’ai pas été déçue, loin de là. Cette œuvre sort vraiment des sentiers battus.
Apostasie est typiquement le genre de roman que l’on aime ou pas, difficile de faire dans la demi-mesure, cependant il est indubitable qu’il s’agit d’un véritable joyau de merveilleux noir.

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Un roman d’Emmanuelle Nuncq, premier tome d’une trilogie, aux éditions du Chat Noir.

 

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Présentation de l’éditeur :

Paris, 1894

C’est l’effervescence au Louvre : le musée accueille la Pythie, une statue ramenée d’un site archéologique de Delphes. Alors que tous les yeux des visiteurs sont rivés sur la nouvelle œuvre, ceux de Samuel, un jeune gardien, se posent sur Clara, une étudiante en Arts, habituée des salles. Mais depuis l’inauguration de l’exposition, d’étranges événements forcent la rencontre de ces deux jeunes gens, nouvellement associés pour comprendre ce qu’il se trame dans les couloirs du Louvre et empêcher que Paris ne sombre, ensevelie sous les couches du Temps et de l’Histoire.

Derrière cette jolie couverture qui attise la curiosité, se cache un roman empreint de douceur et d’optimisme. Il s’agit d’une romance matinée d’anecdotes historiques et je ne m’attendais pas vraiment à cela. Cependant, c’est assez agréable à lire et les chapitres courts font que l’on tourne les pages avec rapidité. Toutefois, n’espérez pas non plus une intrigue trépidante. Il faut prendre ce récit comme une promenade insolite et reposante.
Samuel, gardien au Louvre, et Clara, étudiante en arts, sont les personnages principaux. On apprend petit à petit à connaître leur personnalité, leurs rêves et leurs failles. J’ai peiné, au début, à trouver leur histoire d’amour crédible, mais plus je tournais les pages et plus ils me semblaient sympathiques. Le trait est un peu appuyé, mais ces héros véhiculent des valeurs qui parleront à une bonne majorité des lecteurs (en tout cas je l’espère pour l’humanité).
L’intrigue de fond est plutôt bien trouvée, mais pas suffisamment exploitée à mon goût. Récemment ramenée de Delphes, une statue perturbe les ondes temporelles autour d’elle, superposant dans la capitale des scènes d’un autre temps au quotidien des habitants. Ténus au départ, ces phénomènes s’amplifient et créent un vent de panique. On passe donc un certain temps à en chercher la cause ainsi qu’une solution. C’est un bon prétexte pour se promener dans l’Histoire de France et ce n’est pas désagréable. L’auteur a su disséminer ses anecdotes avec légèreté pour rendre son roman plus vivant. Je dois dire que ce sont les passages que j’ai préférés.
La romance prend également une grande place et c’est moins mon délire. Elle n’est ni passionnelle ni particulièrement mémorable, cependant ces jeunes gens qui apprennent à se connaître sont mignons dans leurs maladresses et leurs espoirs. Je suis juste un peu vieille et blasée pour ça.
Ce roman peut tout à fait se lire comme un one shot, mais je suis curieuse de ce que donnera la suite, sachant ce que Clara et Samuel ont appris sur le futur. À quelle époque se déroulera-t-elle et quel en sera l’enjeu ?

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Un roman d’Ophélie Bruneau, publié aux éditions du Chat Noir.

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Présentation de l’éditeur :
Ana Montañez au civil, Estrellada de mon nom de sorcière, je vis à Londres où j’exerce le beau métier de praticienne occulte.
Un contrat inattendu me tombe dessus alors que je voulais justement changer d’air : un dénommé Federico Ruiz, nouveau propriétaire d’une maison hantée à Madrid, fait appel à moi pour libérer le fantôme. Un client séduisant, le soleil de mon Espagne natale… Voilà la parenthèse dont j’avais besoin.
En théorie, je ne devrais pas court-circuiter ainsi les Sœurs de Diane, le cercle magique local ; encore moins sachant que ce sont elles, à l’origine, qui ont détecté mes pouvoirs. Pour un simple exorcisme, je peux me le permettre, je suppose. Qu’est-ce que je risque après tout ? Je connais mon métier. Mais les spectres madrilènes ont parfois la peau dure. Je crois que j’avais oublié à quel point.

Ana, dite l’étoilée à cause d’une tache de naissance, est une sorcière réfractaire au côté spirituel de son don. Elle le vit de manière tout à fait pragmatique et en a même fait son métier dans un monde pourtant proche du nôtre qui nie le surnaturel.
Dans ce premier tome, Ana retourne dans son pays natal pour exorciser un spectre. C’est l’occasion d’en apprendre un peu sur sa formation de sorcière et sur son coven d’origine qui, contrairement à elle, est dianique et trouve dans la pratique de la magie une résonnance spirituelle. Ces notions, qui me sont familières, me parlent et ont vite ferré mon attention.
L’Ours et la Colombe est un bon tome d’introduction, il permet de faire connaissance avec le personnage, sans pour autant délaisser l’intrigue principale qui, pour sa part, est agréable à suivre. Le contexte m’a plu, qu’il s’agisse de l’histoire du spectre comme du fait que l’action se déroule à Madrid. Et puis j’ai un faible pour les histoires de sorcières… Cela peut me rendre difficile à l’occasion, mais j’ai aimé Ana et son environnement. C’est une jeune femme moderne et énergique qu’il est plaisant de voir évoluer. Ni faible ni trop badass, elle rafraîchit l’image de la sorcière que l’on peut avoir en Urban ces derniers temps. Pas exempte de défauts, Ana peut sembler irréfléchie parfois, car trop sûre d’elle et fonceuse, mais est loin d’être une gourde. Il est aisé de s’identifier et de s’attacher à elle.
Évoquer l’intrigue de ce roman fort court sans trop en dire s’avère compliqué, néanmoins l’histoire personnelle du fantôme qu’Ana est venue libérer m’a serré le cœur. C’est classique, mais bien amené. Il y a bien quelques effets de manche sur la fin qui m’ont laissée dubitative, cependant rien qui rende le tout invraisemblable.
J’ai apprécié ce premier tome, mais je l’ai lu trop vite. Je suis plutôt curieuse de découvrir la suite des aventures d’Ana, j’espère d’ailleurs que ce sera à Londres, mais pour cela il va falloir attendre un peu…

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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Le premier livre d’une série SFFF.

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Un roman d’Anthelme Hauchecorne, premier tome du diptyque Le Nibelung, publié aux éditions du Chat Noir.

Les illustrations intérieures sont de Mathieu Coudray et Loïc Canavaggia.

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Présentation de l’éditeur :

Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal.
Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu.
Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu…
Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite…
Saura-t-il percer les mystères de l’Abracadabrantesque Carnaval ?

Le Carnaval aux corbeaux a été un franc coup de cœur. J’ai participé à la bêta lecture en juin dernier et en parcourant cette histoire j’avais l’impression d’être en octobre malgré la chaleur, tant l’atmosphère mise en place par Anthelme Hauchecorne et les nombreuses illustrations qui parsèment l’ouvrage sont évocatrices.
Ce roman original, tissé sur un canevas de mythes, légendes et superstitions, joue sur ces petites frayeurs de l’enfance qui nous poursuivent, nous hantant en marge de notre conscience même à l’âge adulte. Il n’éveille pas l’horreur dans l’esprit du lecteur, mais cet effroi glaçant et délicieux qui picote la pulpe des doigts au moment de tourner les pages.
Cette lecture est idéale pour l’époque de la Toussaint, d’une part car c’est à cette période que l’intrigue se déroule, d’autre part parce que l’ambiance de ces mois sombres d’automne en est rendue à la perfection. Qui ne se souvient pas de ces vacances de fin d’octobre brumeuses, quand le voile se fait léger entre la réalité pragmatique et la magie que l’on aimerait voir se nicher dans les ombres ? Le Carnaval aux corbeaux m’a ramenée en enfance, quand je lisais des récits juste suffisamment glaçants pour apprécier d’être chez moi, en sécurité, et qu’il pleuvait au dehors.
Les motifs disséminés par l’auteur dans son histoire parleront à chacun car puisés dans notre imaginaire collectif. Ce roman traite du difficile passage de l’enfance à l’âge adulte, quand les rêves et les croyances deviennent plus handicapants et monstrueux que rassurants. Si la réalité déchiquète nos espoirs, n’est-ce pas pour nous protéger de cette magie que l’on recherche et qui pourrait se révéler plus dangereuse qu’escompté ? Les enfants retiennent plus facilement les fins heureuses que le prix à payer pour un sortilège… Ludwig et Gabriel, les héros pris dans les rets de cet étrange Carnaval, vont l’apprendre à leurs dépens.
Ce récit complexe, rendu à la fois tortueux et prenant grâce à de nombreuses intrigues enchevêtrées, plaira autant aux jeunes, à qui il est destiné à la base, qu’aux adultes. Les premiers apprécieront sans aucun doute de ne pas être pris pour des imbéciles, les seconds, quant à eux, n’ont pas à craindre de s’ennuyer en suivant les aventures de protagonistes adolescents. Quant aux habitués de SFFFH, qu’ils se rassurent, même s’ils goûteront les nombreuses références jalonnant le récit, ils ne manqueront pas de le trouver très original.
J’ai beaucoup aimé les références, qu’il s’agisse de celles, évidentes, à certains auteurs que j’adore et qui se glissent dans les noms des personnages ou les autres, plus taquines, dissimulées. Si vous avez lu et apprécié La Foire des ténèbres de Ray Bradbury, vous retrouverez un peu de cet esprit, toutefois en plus ludique, plus humain et peut-être même plus profond. Dans le fond, la façon de traiter le sujet est davantage proche de Gaiman que de Bradbury, ce qui n’est pas un mal. Cependant ce Carnaval a bien sa propre identité. L’auteur a créé un background riche et même si ce tome pourrait se suffire à lui-même, l’envie d’explorer cet univers demeure forte une fois la dernière page tournée.
On ne s’ennuie jamais au cours de cette lecture car rien n’est évident ou convenu. Les personnages sont étoffés, nuancés, j’ai pris plaisir à découvrir leur histoire petit à petit. Bien sûr on a forcément des préférences et il est délectable d’en détester certains, cependant même les plus caricaturaux ont leurs secrets. Il est impossible de se fier à qui que ce soit et les rebondissements sont nombreux. Les chapitres fragmentés, découpés selon les personnages que l’on va suivre, permettent de s’intéresser à chacun, tout en ménageant le suspense.
Le Carnaval aux corbeaux est un excellent roman que je vous encourage vivement à découvrir, que vous ayez ou non une âme d’octobre.

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