De Poul Anderson.
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La Reine de l’Air et des Ténèbres est une novella de science-fiction à la saveur de légende, un texte empli de mystère et d’une poésie mélancolique.
Cette novella est disponible aux éditions Le Bélial en numérique ou en papier dans le recueil Le Chant du barde publié chez Le livre de poche.
L’humanité s’est répandue à travers l’espace, colonisant des planètes, parfois difficilement. Roland fait partie de celles-ci. Isolée, avec une configuration lui laissant une faible surface habitable, principalement à cause du climat, elle m’a beaucoup rappelé l’Islande.
Sur cette planète, les gens se massent dans les grandes villes, mais quelques rares colons isolés, les agriculteurs de ce monde en construction, possèdent de vastes domaines éloignés de la civilisation. Cela contribue à les rendre superstitieux, d’autant qu’à la lisière de leur monde se déroulent d’étranges événements.
Ici, il est question de la disparition d’un enfant. A-t-il été victime d’une négligence ou enlevé par ce Petit Peuple que l’on craint tant dans les zones isolées ? Sa mère, désemparée, est prête à croire n’importe quoi et à suivre n’importe qui voulant bien tenter de retrouver son fils alors que les autorités locales restent indifférentes. L’aide tant espérée lui viendra d’Eric Sherrinford, détective récemment arrivé sur Roland et peu enclin à l’irrationnel.
Notre folklore féerique se mêle à la colonisation de l’espace. Il est à la fois terrien, malgré son éloignement dans le temps et l’espace, et différent de par sa nature réelle. Les concepts avancés par le détective Sherrinford sont intéressants, notamment en ce qui concerne l’évolution.
Je crois que si notre futur doit générer des contes, ils auront sans doute l’apparence de ceux qui hantent les habitants de Roland. Par contre, si c’est à la science-fiction d’en produire, ils ressembleront à ce texte dans son entier, tiraillé entre deux émotions et deux finalités. Ce récit est, de mon point de vue, mélancolique, un peu triste, humaniste, pas forcément dans le bon sens du terme, un brin idéaliste néanmoins et un peu amer malgré une note d’espoir. Or tout le monde ne pensera pas la même chose et je doute que le but de l’auteur ait réellement été de laisser cette amertume. C’est ma sensibilité personnelle qui me pousse à voir les choses ainsi.
J’ai malgré tout aimé ce texte et je lirai le recueil Le Chant du barde à la première occasion.
La Reine de l’Air et des Ténèbres parle d’illusions et de pouvoir, mais aussi d’archétypes, de contes détruits et reconstruits, quel qu’en soit le but ultime, il parle de balancement, d’une civilisation à l’autre, du fait de grandir et de l’accepter. Nous sommes en partie nos contes, nos rêves, nos aspirations les plus lointainement ancrées en nous et il nous pose la question « Nous vivons avec nos archétypes, mais pourrions-nous vivre en eux ? »
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[…] « La reine de l’air et des ténèbres » de Poul Anderson traduit de l’anglais par Michel Deutsch (traduction révisée par Jean-Daniel Brèque) est parue au Bélial. Sur la planète Roland, la colonisation humaine se poursuit. Certains territoires restent inexplorés et ceux qui s’y sont rendus, quand ils reviennent, ont perdu la raison. Des enfants disparaissent mystérieusement. Barbro Cullen, scientifique, vient de perdre son fils, malgré toutes les mesures de sécurité prises dans le camp proche de ces terres inhospitalières. En parallèle les colons installés sur place ont commencent à développer un folklore avec des fées, des elfes et d’autres créatures magiques. Barbro embauche Eric Sherrinford, enquêteur privé pour retrouver son fils. Il s’agit d’un plus long texte des trois nouvelles évoquées dans ce billet. Sherrinford est un détective de type holmésien (et j’adore ça) et son enquête permet au lecteur de plonger dans un imaginaire poétique (avec des chants qu’on entonne ou murmure le soir au coin du feu), teinté de mythologie, de fantastique, du pouvoir des mots et des mythes. Un texte riche, dense et envoutant. (Lu le 28/01). Lire les avis des Palabres électriques, du Lutin et de Strega. […]
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