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Une anthologie publiée par les Artistes Fous Associés.

Vous pouvez télécharger gratuitement cet ouvrage au format epub sur le site des Artistes Fous.
Mais ce serait sympa de l’acheter, parce que ça encouragerait une association et des auteurs qui fournissent un travail de qualité et qui sort des sentiers battus.

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Sales bêtes !

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Chimères, Animaux totems, transformations bestiales, animal tapi en soi, conscience émergeant chez la bête, créatures mythologiques… Dans cette deuxième anthologie, les Artistes Fous Associés explorent la thématique animale autour de 20 récits horrifiques, poétiques, sarcastiques, émouvants, tragiques ou gore. Venant des quatre coins de la francophonie, ces auteurs et illustrateurs sauront réveiller la (sale) bête qui sommeille en vous !

Sommaire :

  • Les Maîtres ne vinrent plus [Ludovic Klein] (illustré par Maniak)
  • Pffugs [Mathieu Fluxe] (illustré par cAmille)
  • Pluviôse [Adam Roy] (inédit) (illustré par Deadstar)
  • Un arrière-goût d’éternité [Morgane Caussarieu] (inédit) (illustré par Deadstar)
  • La parole du Rhinocéros [Ana Minski] (illustré par Ana Minski)
  • La bête noire [Julien Heylbroeck] (illustré par Christophe “FloatinG” Huet) (inédit)
  • La Solitude du Soleil le Vendredi soir [Diane] (illustré par Stab et Nelly Chadour)
  • Tous les singes ne vont pas au paradis [Vincent Leclercq] (illustré par Maniak)
  • Le deuxième événement [Ludovic Klein] (inédit) (illustré par Cham)
  • Cobaye #27 [Éric « Udéka » Noël] (illustré par L’ananas à cheveux)
  • La condition inhumaine [Maniak] (illustré par Xavier Deiber)
  • La dépression du chat [Gallinacé Ardent] (illustré par Maniak)
  • Parasite [Vincent T.] (illustré par Antoine “Codex Urbanus” Téchenet)
  • Jonas [Southeast Jones] (illustré par Cham)
  • L’ascension des suicidés [Ana Minski] (illustré par Ana Minski)
  • La mélodie des bois [Vincent Leclercq] (illustré par Nelly Chadour)
  • Notre-Dame des opossums [Southeast Jones] (illustré par Kenzo Merabet)
  • Manger les rêves [Romain d’Huissier] (illustré par Xavier Deiber) (inédit)
  • τρ [Herr Mad Doktor] (illustré par Ana Minski)
  • Clic [Maniak]

Fin(s) du monde, précédente anthologie présentée par les Artistes Fous, faisait déjà montre d’une grande variété de genres. Sales bêtes n’est pas en reste. On nous propose du réalisme, du fantastique, de la SF, de l’anticipation, de l’onirisme, de l’humour, de l’horreur et j’en passe, des sales bêtes de tous poils pour des récits originaux. Il est rare qu’une anthologie garde mon intérêt éveillé d’un bout à l’autre, mais ça a été le cas de celle-ci, grâce, justement, à cette diversité de genres et de styles.
Bien sûr, il y a des textes que j’ai préférés et la palme revient cette fois à Cobaye #27, parce que j’aime les rats, mais pas uniquement. Cette nouvelle explore les méandres de l’esprit et nous montre que les animaux sont parfois plus humains que nous. Ce fut un plaisir à lire. L’illustration qui l’accompagne m’a également beaucoup plu.
Les deux nouvelles de Ludovic Klein et La parole du Rhinocéros d’Ana Minski sont aussi parmi mes textes favoris. Très émouvantes dans leur réalisme, elles distillent l’empathie sans en abuser.
Un arrière-goût d’éternité de Morgane Caussarieu m’a rappelé un manga, pour le thème plus que dans la forme de l’histoire elle-même. Si vous en avez marre des sirènes rousses qui chantent des chansons (il n’y a pas pire sale bête que celle-là) vous adorerez cette nouvelle.
Parmi les textes de cette anthologie qui m’évoquent l’onirisme, trois m’ont particulièrement marquée. L’ascension des suicidés est un ovni ayant la consistance et le symbolisme d’un rêve. Alors que Jonas, texte moins vaporeux mais tout aussi symbolique, nous emmène dans l’espace auprès d’un homme qui dit avoir été avalé par un ogre et pense ne jamais en être vraiment revenu. Ce texte-ci m’a beaucoup plu, d’une part parce que l’histoire est vraiment agréable à lire, mais aussi pour sa réflexion sur la réalité et les perceptions. Enfin, j’ai adoré Manger les rêves, un récit un peu plus fantastique qui nous emmène au Japon à la rencontre du Baku.
Cette anthologie propose également un bon nombre de textes plutôt sombres. Parmi eux, certains m’ont particulièrement interpelée. La condition inhumaine explore une métaphore glauque et saisissante, vraiment bien trouvée. La bête noire est un récit crade, immonde, mais cela sert une histoire fort bien pensée et lui donne toute sa dimension. Ce texte explore une autre facette de l’animalité et de notre rapport à celle-ci, ainsi que la compromission dont l’être humain peut faire preuve dans son intérêt. Tous les singes ne vont pas au paradis est une de mes nouvelles favorites. Bien écrite, prenante, mais surtout assez cynique. Elle nous parle d’apparences, trompeuses ou non, et de l’expression de la bestialité.
Parasite est un texte plutôt marrant et bien construit. Écrit sous la forme d’un journal, il nous permet de suivre la lente prise de conscience d’un individu qui ne sait pas trop où il se trouve et qui possède dans sa mémoire les vestiges persistants d’une existence humaine passée. C’est bien trouvé. Ça m’a rappelé un épisode de South Park (on a les références qu’on a) mais en beaucoup mieux.
Je ne sais trop quoi vous dire concernant Notre-Dame des opossums si ce n’est que j’ai adoré ce texte et que vous devriez vraiment le lire. Je ne pouvais pas ne pas le mentionner, même en sachant que je dois passer sous silence d’autres récits qui m’ont aussi beaucoup plu. Cette nouvelle est écrite sous la forme d’un carnet de bord. Celui-ci relate l’expédition d’un équipage spatial ayant retrouvé la Terre et qui se trouve confronté au fléau qui a provoqué le départ des humains de cette planète.
Pour finir τρ, le dernier texte de l’anthologie, est aussi le plus barré. C’est une longue épopée blindée de jeux de mots moisis qui m’ont bien fait rire. On aime ou pas, sans demi-mesure, mais une chose est sûre, après cette lecture, vous ne verrez plus jamais la mythologie grecque comment avant. J’ai adoré traquer toutes les références qui s’y trouvent.
Il est toujours difficile de présenter des nouvelles en peu de mots pour ne pas trop en dire mais donner envie au lecteur de les découvrir. J’espère y être parvenue car c’est une belle découverte. Sales bêtes n’est pas un ouvrage léger ni qu’on lit d’une traite. Il explore l’animalité sous de nombreux aspects. Souvent les plus sombres, il est vrai, mais jamais de manière gratuite dans la surenchère de bestialité. Ces nouvelles sont réfléchies, intelligentes, forcent le lecteur à ne pas rester un spectateur passif. C’est vraiment une excellente anthologie.

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Une anthologie publiée par les Éditions des Artistes Fous.

Quelques infos intéressantes :
– Cet ouvrage est illustré dans sa version papier comme numérique. Les illustrations sont en couleur dans l’ebook. Certes la liseuse n’est pas idéale pour les apprécier à leur juste valeur, mais je trouve qu’elles contribuent beaucoup à la qualité de l’ouvrage qui est vraiment très soigné.
– Le prix est plus que bon marché : 9,90 € pour la version papier (343 pages), 2,50 € pour l’ebook. Un pack est également disponible pour les deux versions à 10,90 €, ce qui est une initiative à saluer.
– La version ebook contient une nouvelle inédite : Le grand Lamento de Diane.
– Vous pouvez vous procurer cette anthologie sur le site de l’éditeur.

Présentation de l’éditeur :
Prévue le 21 décembre 2012 (selon les Mayas ou Hollywood) ou pour dans 3 milliards d’années (selon les astrophysiciens) ; consécutive à un désastre écologique (toujours Hollywood) ou à la collision de notre galaxie avec sa voisine (toujours les astrophysiciens) ; qu’elle soit d’origine humaine ou d’intervention divine… la fin du Monde a toujours été au cœur de nos fantasmes et de nos peurs.
Pour perpétuer la tradition, Les Artistes Fous Associés vous invitent à découvrir dans ce recueil 20 récits d’Apocalypse illustrés. Épopée cosmique et bouffonne en rimes et en vers, odyssée hallucinatoire d’un dernier survivant sans cesse rêvant d’un ailleurs hors du temps, recueil de fragments de vie étranges et menaçants dessinant la fin du monde façon puzzle, farce fellinienne sexuelle et féroce, et tant d’autres : venant des quatre coins de la francophonie, des auteurs et des illustrateurs débutants comme confirmés vous font partager leur imaginaire et une part de leur folie. Comme un baroud d’honneur face à l’anéantissement collectif.

Sommaire :

  • Le mot du président (Herr Mad Doktor)
  • Préface (Ludovic Klein)
  • Émancipation (Southeast Jones)
  • Bibliphobia (Mathieu Fluxe)
  • Ma fin du Monde (Vincent Leclercq)
  • Canicule (Adam Roy)
  • De terre et de sang (Herr Mad Doktor)
  • Clic ! (Southeast Jones)
  • La prophétesse (François Ali Wisard)
  • Noxos (Aurélien Clause)
  • Contrat (Southeast Jones)
  • Je meurs comme j’ai vécu (Vincent Leclercq)
  • Le carnaval de Cobalt (Ludovic Klein)
  • L’Apocalypse selon le Prince Jean (Vincent T.)
  • Souvenirs (Vincent T.)
  • Youpi, on va tous mourir ! (Marie Latour)
  • Khao-Okh (Ana Minski)
  • Crises Tentaculaires (Herr Mad Doktor)
  • Le club de la fin du Monde (Maniak)
  • Clic 2 : Le Gloublou (Ludovic Klein)
  • La fin d’un monde (Corvis)
  • … (Southeast Jones)
  • Le grand Lamento (Diane) (nouvelle bonus pour le format numérique)
  • Sommaire
  • Remerciements et crédits

Mon avis :
Approchez m’sieurs dames, venez assister à la fin du monde ! Et même à plusieurs, ne soyons pas radins… Il y en aura pour tous les goûts ! Venez, n’ayez pas peur, les artistes fous vous proposent des fins du monde comme s’il en pleuvait, des sinistres, des étonnantes, des glauquissimes, des pleines d’espoir, des cyniques, des angoissantes, des individuelles, des radicales, des expéditives ou des terriblement lentes, des pour rire, des tranquilles, des drôles et des perturbantes… Sans parler des invités de marque, parmi lesquels rien de moins qu’un Grand Ancien… Fins du monde garanties pour tous ceux qui se sont sentis floués lors de la dernière prétendue Apocalypse !
Cette anthologie surprenante, aux textes extrêmement variés est une petite merveille. J’en ai lu l’édition numérique et celle-ci a été particulièrement soignée. Elle est illustrée, comme sa sœur de papier et si une liseuse ne rend pas vraiment justice au travail des illustrateurs, le lecteur a la compensation de pouvoir les admirer en couleur sur l’écran de son ordinateur. Et puis les textes sont vraiment très bien écrits.
Je n’ai pas eu l’impression d’une seule redite au fil de ma lecture, ce qui, avec un thème aussi couru que la fin du monde n’était pourtant pas une évidence. J’ai savouré à sa juste valeur ce concentré d’Apocalypse. Evidemment certaines nouvelles m’ont plus emballée que d’autres, mais toutes sont de qualité.
Bien entendu je ne pourrai pas évoquer tous les textes de cette anthologie, pas même tous ceux qui m’ont le plus séduit tant il y en a. Aussi, m’a-t-il fallu faire quelques choix, entre mes préférences et les textes qui, selon moi, doivent être mis en avant.
La première nouvelle, Émancipation, est une entrée en matière vraiment intéressante, car c’est un texte très oppressant et on le ressent à la lecture. Le lecteur se trouve enfermé avec un personnage misanthrope, un rien parano, et ne sait pas ce qui se passe au-dehors. La fin du monde attend-elle derrière la porte ? C’est une nouvelle vraiment très bien écrite, au point qu’une claustrophobe telle que moi ne peut qu’en être perturbée.
J’ai apprécié le réalisme de certains textes, comme Bibliphobia et Ma fin du Monde. Si le premier est d’un cynisme achevé qui met un peu de côté la tristesse de l’histoire, le second, lui, est empreint de pudeur, mais forcément touchant car, même de loin, cette situation n’est pas étrangère à beaucoup d’entre nous.
Parmi mes nouvelles préférées, il y a tout d’abord De terre et de sang, avec ses différents axes de lecture, son écriture fluide et imagée. C’est vraiment un très beau texte, exempt de la mièvrerie qui souvent accompagne ce sujet. Ici on voit les choses telles qu’elles sont, sans se bercer de faux espoirs ou d’excuses toutes faites.
Vient ensuite une nouvelle étonnante, aussi perturbante que brillante. Je peux vous dire que je n’ai pas dormi tranquille durant la nuit qui a suivi ma lecture de Noxos… Je sais que je me souviendrai longtemps de celui-ci. Comme je me souviendrai de La fin d’un monde. Il s’agit de la plus longue nouvelle de l’anthologie. Elle commence tranquillement sur une station spatiale en orbite autour de la Terre, mais devient vite angoissante. J’ai tremblé, été bouleversée jusqu’à la nausée par cette histoire, parce que je savais ce qui allait se passer. On sait toujours comment l’humanité se comporte quand les règles n’ont plus cours, on l’a lu dans des textes tout aussi bouleversants, on le devine aussi, mais ça ne change rien à l’empathie qu’on peut ressentir. J’ai lu cette histoire jusqu’à l’écœurement, jusqu’à en être malade, luttant pour ne pas aller voir la fin tout de suite et évacuer ainsi mon stress, parce qu’en bonne paranoïaque une idée horrible m’a effleurée dès le début, pire que toutes les turpitudes que je pouvais imaginer, plus cruelle que l’abolition de toute morale, de toute compassion. Je me suis trompée sur cette fin, mais elle ne m’a pas déçue. Ce récit est particulièrement réussi.
Heureusement qu’il y a aussi des textes plutôt drôles dans cette anthologie, pour contrebalancer les autres. J’ai particulièrement apprécié les deux Clics. Crises Tentaculaires mérite également d’être mentionnée, ne serait-ce que parce que tout délire écrit en vers doit être salué. Contrat m’a de même beaucoup plu. Ce n’est pas un texte drôle en soi, bien qu’il ne manque pas d’humour. L’idée est excellente en tout cas, comme c’est le cas pour La prophétesse, une nouvelle d’une mordante ironie.
Et parce qu’il ne peut y avoir de fin du monde sans zombies (n’est-ce pas Chani ?) Je meurs comme j’ai vécu comblera les amateurs du genre. Moi qui ne suis pas fan de cadavres en putréfaction, je me suis quand même bien marrée avec un personnage d’une beaufitude achevée.
Khao-Okh, enfin, est une nouvelle terriblement glauque et c’est ce qui fait sa force. Que deviendrait l’humanité si peu à peu se tarissait toutes ses sources de nourriture ?
Quoi que vous puissiez chercher dans cette anthologie, vous le trouverez. Il y a tant de mondes à voir se déliter… ou pas. Même sans avoir un esprit aussi cynique ou paranoïaque que le mien, vous trouverez forcément un intérêt à cette lecture. Et, pour le prix, ce n’est vraiment pas la peine de vous en priver.

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